Immaculée avec Sydney Sweeney : un mauvais film d'horreur sauvé par son final ?

Immaculée avec Sydney Sweeney : un mauvais film d'horreur sauvé par son final ?

Malgré la déception qu'est "Immaculée", on voulait revenir sur le final gore et grotesque du film d'horreur porté par Sydney Sweeney. Une dernière scène qui met à l'honneur l'actrice et sauve presque le long-métrage. Attention, SPOILERS !

Immaculée : pas le film d'horreur espéré

Immaculée a été réalisé par Michael Mohan sur un scénario d'Andrew Lobel, avec Sydney Sweeney en productrice et actrice principale. Comme le disait cette dernière en interview, son intention était de proposer un film d'horreur à l'ancienne, visant avant tout à faire frissonner le public en salles par son ambiance étrange et ses jumpscares. L'intention était bonne, mais le résultat beaucoup moins. De toute évidence, Immaculée n'est pas un bon film, et encore moins un bon film d'horreur. Tout juste efficace pour provoquer deux trois sursauts aux plus sensibles, il laissera, au mieux, les autres s'ennuyer poliment. Pour autant, le long-métrage pourrait être sauvé par son final jouissif, qui ferait presque oublier le reste. Explications avec de nombreux spoilers !

Entre ennui et ridicule

On y suit Cecilia (Sydney Sweeney), une jeune religieuse américaine qui rejoint un couvent isolé dans la campagne italienne. Rapidement, elle sent que quelque chose de sinistre se trame dans ces lieux. Et encore plus lorsqu'elle découvre qu'elle est tombée enceinte sans avoir eu de rapports sexuels. L'idée était bonne, mais l'exécution beaucoup, notamment à cause de personnages auxquels on ne croit pas.

Dès l'introduction d'ailleurs, qui voit l'actrice Simona Tabasco (The White Lotus), réduite à une apparition furtive. Elle interprète en effet une nonne qui, avant que Cecilia ait rejoint le couvant, a tenté de fuir les lieux. Pas très maligne, elle reste un long moment bloquée par une grille avant de songer à passer par un petit espace façon Drew Barrymore dans Scream. Mais trop tard, la pauvre gourde se fait attraper et sa jambe aussitôt brisée. C'est d'ailleurs là un des rares sursaut qu'on aura devant Immaculée.

Simona Tabasco - Immaculée ©Metropolitan FilmExport
Simona Tabasco - Immaculée ©Metropolitan FilmExport

Vient donc ensuite Cecilia, qui n'a visiblement jamais mis les pieds dans une église et n'a même pas une petite idée des règles qu'il pourrait y avoir dans un couvant. C'est avec une naïveté affligeante qu'elle découvre ce nouveau monde. De plus, même face à des événements exceptionnels, la jeune femme reste assez passive. Même lorsqu'une autre nonne tente de la noyer, avant de se suicider, et que sa seule amie, sœur Gwen (Benedetta Porcaroli), disparaît après avoir protesté.

Quand Sydney Sweeney hurle à s'en décrocher la mâchoire

Au-delà de cette écriture qui laisse à désirer, Immaculée n'apporte rien de neuf ni d'original. Les jumpscares sont généralement conclus par Cecilia qui se réveille d'un simple cauchemar, ce qui empêche de créer une véritable inquiétude pour l'héroïne (et donc une tension). Néanmoins, quelque chose se passe enfin dans le final d'Immaculée. Soudain, le film d'horreur bascule dans quelque chose de plus gore et qui assume le grotesque. Cecilia, poursuivit par le père Tedeschi (Álvaro Morte), responsable de sa condition, finit par le tuer et reçoit au passage une bonne giclée de sang sur le visage. Une drôlerie commence donc à pointer le bout de son nez, et ça ne s'arrête pas là !

Car après avoir réussi à s'extirper hors du couvant, Cecilia n'a pas d'autre choix que d'accoucher en pleine nature. Un gros plan sur le visage de Sydney Sweeney met enfin en avant ses qualités d'actrice. La voir hurler à la mort impressionne même, avant une conclusion en apothéose. Le tout en plan-séquence.

Sydney Sweeney - Immaculée ©Metropolitan FilmExport
Sydney Sweeney - Immaculée ©Metropolitan FilmExport

Usant judicieusement des sons plutôt que des images, Michael Mohan laisse entendre le bruit effrayant du nouveau-né qui a tout de l'antéchrist. Un coup de dent de Cecilia pour couper le cordon, et une grosse pierre pour fracasser la créature plus tard, et nous voilà à deux doigts d'applaudir devant le générique. Car cette débauche de violence a quelque chose de fun et de décomplexé. Une vraie folie comme on en voit trop rarement. Dommage qu'il faille près d'1h30 pour en arriver là. Et c'est évidemment insuffisant pour qu'on défende Immaculée. Mais nul doute qu'avec le temps, ce passage pourrait rester comme un des meilleurs moments de la carrière de Sydney Sweeney.