Jean-Pierre Bacri, le râleur préféré des français en six répliques cultes

Une présence et des mots inoubliables

Jean-Pierre Bacri, le râleur préféré des français en six répliques cultes

Jean-Pierre Bacri nous a quittés ce lundi 18 janvier 2021. Comédien, scénariste et dramaturge, il a marqué le cinéma français et incarné avec une immense sensibilité des rôles d'anti-héros râleurs et désabusés, mais profondément humains. On se souvient de ses répliques cultes. 

Un grand interprète et scénariste s'en est allé

Jean-Pierre Bacri a reçu cinq César, quatre fois le trophée du Meilleur scénario original avec sa partenaire Agnès Jaoui (pour Smoking/No Smoking, Un air de famille, On connaît la chanson et Le Goût des autres) et celui du Meilleur acteur dans un second rôle pour On connaît la chanson. Il a par ailleurs été nommé six fois au César du Meilleur acteur. C'est dire l'étendue de son talent et le poids de son travail dans le cinéma français. À l'image de ses collègues du théâtre et du cinéma, les spectateurs aimaient le retrouver dans le rôle de l'éternel bougon, qu'il avait fait sien. Son attitude, son franc-parler, son intelligence et son humour lui ont permis de créer et signer des dialogues inoubliables.

Des répliques drôles, vraies, inoubliables

L'une des phrases les plus cultes prononcées par Bacri se retrouve dans le film Didier d'Alain Chabat (1997). Il incarne un agent de footballeurs qui doit s'occuper d'un labrador soudainement transformé en humain. Ainsi, il lui explique les bonnes manières à sa façon :

Didier...quand tu vois quelqu'un, tu peux pas d'entrée comme ça lui sentir le cul. C'est important ça, c'est très important. On ne sent pas le cul quand on connaît pas !

Jean-Pierre Bacri et Alain Chabat dans Didier
Didier ©AMLF

On le retrouve en père de famille, dans le film Peut-être de Cédric Klapisch (1999). Il y laisse ses enfants organiser une soirée pour le Nouvel An. Avant de partir, il leur donne donc certaines recommandations. Au petit matin, il découvre son appartement sens dessus dessous et sa réaction est cinglante :

Mais qu'est-ce que j'avais dit ? Mollo sur le destroy !

Jean-Pierre Bacri dit toujours ce qu'il pense

Dans le film Mes meilleurs copains de Jean-Marie Poiré (1989), Jean-Pierre Bacri fait partie d'une bande d'amis de vingt ans qui ont perdu les idéaux de leur jeunesse après la dissolution de leur groupe de rock. Il n'hésite pas à taquiner ses amis et à faire des petites remarques toujours avec humour :

Si les problèmes ont 18 ans et des gros seins, ça l'intéresse encore plus !

Jean-Pierre Bacri bougonne, certes, mais il sait remettre les gens à leur place et les choses à plat. On retrouve une de ses plus belles performances dans le film Le Goût des autres réalisé par Agnès Jaoui :

Je commence à en avoir plein le cul de vos grands airs là !

Jean-Pierre Bacri : le coup de gueule incarné

Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui dans Cuisine et dépendances
Cuisine et dépendances ©Gaumont

Dans Cuisines et dépendances de Philippe Muyl (1993), Jean-Pierre Bacri incarne un personnage qui s'emporte dans un dîner riche en non-dits, au sujet du retard d'un convive coincé dans les embouteillages parisiens :

T'as quelque chose de fort ? De l'eau de vie ? On commence à s'emmerder ferme ! Si je me pète pas la gueule suffisamment tôt, ça va être très, très long !

Plus récemment, c'est dans le film Le sens de la fête d'Eric Toledano et Oliver Nakache (2017) qu'il interprète un organisateur d'un mariage où rien ne se passe comme prévu. Il râle sur tout et tout le monde y compris après son smartphone :

C'est ce putain de correcteur ! En plus, je trouve pas les ponctuations, je me retrouve avec des trucs débiles, là, ces ronds jaunes qui tirent la langue avec des lunettes de soleil.

Ce sont quelques lignes parmi beaucoup, qui constituent ensemble de belles variations sur le personnage mélancolique et désabusé qu'il aimait incarner. Quelles sont vos répliques préférées de Jean-Pierre Bacri ?