Une version alternative du Joker a été censurée par la Warner et retirée du Festival International du film de Toronto pour des problèmes de droits. Voici « The People's Joker », une version sombre, politique et surtout illégale du Joker.
C'est quoi The People's Joker ?
Des adaptations de l'univers de Batman au cinéma, il y en a déjà eu un paquet. De Tim Burton, à Zack Snyder en passant par Christopher Nolan, de grands cinéastes se sont essayés à l'exercice. Mais cette fois, on tient totalement autre chose. Écrit et réalisé par Vera Drew, The People's Joker suit le passage à l'âge adulte d'un jeune Joker qui grandi dans la petite ville de Smallville. Alors qu'il ne se sent pas bien dans la peau d'un homme, le garçon, une fois à l'adolescence, cherche à changer de sexe. C'est en regardant le Batman Forever de Joel Schmacher qu'il prend connaissance de sa transidentité.
C'est durant la scène d'amour entre Val Kilmer et Nicole Kidman qu'il fait naître le désir de devenir une femme. La jeune cinéaste pousse ainsi la dualité amour/haine entre le Joker et sa némésis à son paroxysme. Cette fois, le Joker est tellement obnubilé par le Chevalier Noir, qu'il est carrément prêt à changer de sexe.
Ainsi, après le visionnage de cette séquence de Batman Forever, le jeune Joker se rend à l'asile d'Arkam pour rencontrer le Dr Crane, alias L’Épouvantail. Ce dernier lui prescrit de la drogue Smylez pour améliorer son humeur. En pleine crise identitaire, le Joker parcourt ensuite Gotham pour faire du stand-up sur différentes scènes de cabarets.
Ce Joker trans s'inspire de la vie de sa créatrice (c'est d'ailleurs elle qui joue le rôle principal). Cette dernière cherche également, via The People's Joker, à rendre hommage à l'univers du Chevalier Noir, et plus largement aux comics DC. Le 13 septembre dernier, le long-métrage a été projeté au Festival International du film de Toronto (TIFF). Présenté comme un « film de comics illégal », on peut lire en intro du film que ni DC Comics, ni Warner Bros n'ont donné leur accord pour un tel projet. Après la projection au TIFF, la Warner s'est intéressée de plus près à ce film passé sous les radars.
Une interdiction pure et simple
Après sa projection de minuit au TIFF, le film a été retiré de la programmation du Festival pour des raisons « de problèmes de droits ». Vera Drew utilise les images du Joker, mais aussi de Harley Quinn, Bane, le Pingouin ou encore l’Épouvantail.
Warner Bros n'a pas encore laissé de commentaire concernant cette drôle d'affaire. Selon Variety, l'entreprise aurait demandé au TIFF de cesser toute autre projection de The People's Joker. Il y a quelques jours, Vera Drew, a publié une déclaration sur son compte Twitter en disant qu'elle avait reçu des lettres d'avertissements de la part de la Warner. Elle a également précisé qu'elle cherchait des partenaires financiers et des distributeurs pour The People's Joker.
Interrogée par Variety, Vera Drew a ajouté :
Je ne réagis pas bien aux brimades ou à la pression des institutions anonymes. Cela ne fait que m'enhardir. Nous recherchons des acheteurs et des partenaires de distribution qui nous protégeront et rendront ce film accessible aux personnes trans et à leurs familles partout dans le monde.
Enfin, elle a précisé, sur son compte Twitter :
Je n’ai aucune idée de ce qui se passe aujourd’hui et mon équipe me demande de ne rien dire bien sûr donc je vais rester vague. Quoi qu’il arrive dans les prochaines heures, je veux que vous sachiez que si vous avez attendu et envie de regarder notre film, vous allez prochainement pouvoir le faire. Restez à l’écoute et restez avec moi. Besoin de votre aide.
L'avenir de The People's Joker reste très incertain. Une chose est sûre, nous ne pourront certainement pas visionner cet ovni dans des conditions normales...