Joker : le classement des différentes incarnations

And I thought my jokes were bad…

Joker : le classement des différentes incarnations

Méchant emblématique de l'univers Batman et plus généralement de celui de DC Comics, le Joker a déjà eu plusieurs incarnations sur nos écrans. Découvrez notre classement des différentes performances dans les versions en prises de vue réelles.

6 - Jared Leto dans Suicide Squad/Zack Snyder's Justice League

Suicide Squad
Joker (Jared Leto) - Suicide Squad ©Warner Bros.

Il n'a pas fallu très longtemps pour déterminer qui allait occuper la dernière place de ce classement. Avec ces cheveux verts, ses tatouages omniprésents (dont certains sur la tronche) et son dentier en argent, Jared Leto ne s'est pas imposé dans le coeur des fans. Il n'ont d'ailleurs pas manqué de manifester leur désamour pour cette interprétation très particulière. Même si Zack Snyder a tenté de le remettre en avant dans son montage de Justice League, cela n'a pas suffi pour que la tendance s'inverse. Quelque chose ne fonctionne pas dans ce Joker lors des ces (rares) apparitions - un comble, au regard de sa popularité. Ou, plutôt, disons que la prise de risque ne paie pas. Le méchant devient ici un excité du bulbe mi-punk mi-émotif très éloigné de l'original. Peut-être que nous reverrions notre position si David Ayer pouvait sortir son Director's cut de Suicide Squad.

5 - Cesar Romero dans Batman

Batman
Joker (Cesar Romero) - Batman ©Twentieth Century Fox

Le voilà, le premier Joker dans une adaptation en prises de vue réelles. Moins connu parce que plus ancien, il a été présenté dans la série Batman puis dans le film éponyme qui en est adapté. Cesar Romero a tenu le rôle dans le deux cas. Cette incarnation a des similitudes avec celle de Jack Nicholson. Ne serait-ce que physiquement, avec un maquillage très présent qui reprend tous les détails attendus : le blanc homogène, le rouge à lèvres, les cheveux verts. Dans l'ensemble, il reste assez classique et est du genre à faire des tours de passe-passe pour se sortir de situations délicates. À défaut d'être un vilain qui fasse réellement peur. Il ne révolutionne pas l'ADN du Joker ni n'ose les petits pas de côté qui vont le différencier de la masse. Mais sa fidélité avec le matériau de base le rend tout à fait honorable.

4 - Cameron Monaghan dans Gotham

Gotham
Joker/Jeremiah Valeska (Cameron Monaghan) - Gotham ©Fox

Les suiveurs de la série Gotham auront attendu la cinquième et dernière saison pour voir Jeremiah Valeska compléter sa transformation en Joker. Cameron Monaghan accouche d'une prestation solide avec une incarnation qui reprend le principe de la chute dans l'acide. Une mésaventure qui laisse des traces visibles sur le corps de l'intéressé et qui le rend physiquement menaçant. Une interprétation du personnage qui tranche avec toutes les autres de ce classement puisque les cicatrices, quand il y en a, sont normalement réservées à la bouche. Ce Joker a donc un aspect plus horrifique plutôt bien vu, tout en gardant une partie des éléments habituels.

3 - Jack Nicholson dans Batman

Batman
Joker (Jack Nicholson) - Batman ©Warner Bros.

Le Joker voulu par Tim Burton pourrait prétendre à prendre la place du dessus. C'est une pure question de sensibilité s'il se retrouve à la troisième place. Plus fantasque que les deux qui occupent le haut du classement, il s'approche grandement d'un vrai clown. Jack Nicholson avait déjà quelques rôles dérangés derrière lui avant de devenir l'adversaire de Michael Keaton. C'est un choix aussi logique que judicieux que fait Tim Burton en lui confiant le costume. Batman ose faire quelques choix forts avec ce Joker par rapport à ce que le public connaît dans les comics. C'est par exemple lui qui est responsable de la mort des parents de Bruce. Par la suite, ce dernier sera aussi responsable de sa transformation. Ce qui donne lieu à une confrontation finale très intéressante où les deux adversaires ne peuvent nier qu'ils existent chacun à cause de (ou grâce à ?) l'autre. Heureusement, ces libertés jouent en faveur du film et de cette version du méchant.

2 - Joaquin Phoenix dans Joker

Joker
Joker (Joaquin Phoenix) - Joker ©Warner Bros.

Des années après la performance habitée d'Heath Ledger, Joaquin Phoenix fait parler son talent et joue quasiment dans la même cour que son prédécesseur. L'acteur s'est transformé physiquement pour entrer dans le rôle et son travail paie à l'écran. Il se transforme pour incarner ce Joker en train de basculer du côté obscur. Le projet était casse-gueule, à l'origine. Expliquer les origines du personnage demande un certain équilibre pour que le spectateur l'accompagne dans cette chute irréversible. Le film de Todd Phillips réussit à trouver la bonne approche pour comprendre comment la société a engendré un tel monstre, avec une portée réaliste et politique. À l'inverse d'un Jared Leto, Joaquin Phoenix a la chance d'avoir énormément de matière à défendre à l'écran, ce qui lui convient totalement pour briller.

1 - Heath Ledger dans The Dark Knight

The Dark Knight
Joker (Heath Ledger) - The Dark Knight ©Warner Bros.

Difficile de lui contester la couronne. L'histoire est évidemment encore plus forte quand on dit que Heath Ledger s'en est allé après cette ultime performance mais cela ne conditionne en rien notre position à son égard. Ce qu'il délivre en Joker est d'un niveau hallucinant, avec un sens du geste et de la mimique, une présence physique inquiétante, une folie totalement imprévisible. Chaque scène avec le Joker dans The Dark Knight devient un véritable moment de fascination pour les spectateurs, qui ne savent jamais à quel moment tout va dérailler à cause de cet électron libre. Sa performance lui vaut en 2009 l'Oscar du Meilleur acteur dans un second rôle, à titre posthume. Outre le jeu d'Heath Ledger, l'angle choisi pour son look est très malin. Nous n'avons pas un génie du crime maquillé avec soin comme celui de Jack Nicholson. On sent que tout est fait à l'arrache avec le rouge sur la bouche appliqué grossièrement et l'irrégularité dans le blanc. Des détails qui amplifient son côté instable et achèvent de l'inscrire au panthéon des meilleures versions du méchant.