Joker : les très nombreuses références du film

Joker : les très nombreuses références du film

Joker est un film unique, mais il est aussi une succession de références subtiles au cinéma auquel il veut rendre hommage, ainsi qu'à l'univers de Batman, autant dans les films que dans les comic books. Une manière de se distinguer de cet univers connu, tout en y faisant quelques clins d'oeil.

On n'a pas encore fini de s'interroger sur Jokeralors qu'il continue son triomphe en salles et s'est déjà imposé comme un des grands films de l'année. Il faudra attendre la saison des récompenses pour mesurer encore plus exactement quel impact le film aura dans l'histoire du cinéma, même s'il est déjà un phénomène, et vraisemblablement un tournant important dans l'industrie.

Joker est un film unique, mais bourré de références

Unique en son genre ? C'est certain. Mais même si le film s'est proclamé sans aucun lien avec ce que l'on pouvait connaître de l'univers de Batman au cinéma, il offre beaucoup de références qui le rattachent à l'univers des comic books, et plus largement à d'autres films et d'autres héritages. On en a isolé quelques unes.

Les Joker de Tim Burton et Christopher Nolan

À la fin du film, Arthur Fleck se prépare dans sa loge du Murray Franklin's show. Il y a au mur un grand portrait, dans un style tirant au cartoonesque, de Murray Franklin, avec un grand sourire. La ressemblance avec les traits du Joker du Batman de Tim Burton, interprété par Jack Nicholson, est bien réelle. Ce Joker volait - déjà - la vedette à Batman, grâce à une performance baroque de son acteur. Logique qu'un clin d’œil lui soit adressé dans le film de Todd Phillips.

Évidemment, l'inoubliable Joker interprété par Heath Ledger dans The Dark Knight a lui aussi ses références, au moins au nombre de deux. À un moment, Joaquin Phoenix se couvre le visage d'un masque de clown, alors qu'il est déjà maquillé. Une référence au même "doublon" qu'utilise le Joker de Christopher Nolan dans le braquage de la scène d'ouverture. Aussi, la séquence où le Joker se trouve dans la voiture de police fait immanquablement penser à celle du Dark Knight.

Robert de Niro, une référence vertigineuse

Avec sa noirceur assumée, le choix de la période fin 70s - début 80s, Joker vise un cinéma nourri par les œuvres de Martin Scorsese. L'influence de Taxi Driver et de La Valse des pantins est totalement assumée. Surtout, la présence de Robert De Niro au casting, dans un rôle inversé avec celui qu'il avait dans La Valse des pantins, insiste sur la pathologie schizophrénique qui existe dans ces films. Héros ou Clown ? Dangereux ou inoffensif ? L'ambivalence élégante du film repose beaucoup sur cette référence, évidemment sublimée par le rôle de Robert De Niro.

Un clin d’œil à l'Homme-mystère...

Alors qu'il se rend à l'Asile d'Arkham, et qu'il partage l'ascenseur avec un patient en crise, on distingue un grand point d'interrogation sur la paroi de l'ascenseur. L'Homme-mystère étant lui-même un résident régulier d'Arkham, ce signe distinctif lui fait un clin d’œil évident.

... et plusieurs au "vieux" Batman

Alors qu'Arthur Fleck se rend devant les grilles du manoir de la famille Wayne, il rencontre le tout jeune Bruce Wayne, dans une scène plutôt flippante. La référence est fugace, mais bien réelle. Affublé d'un nez rouge, il éveille la curiosité du jeune Bruce, qui descend de son jeu de jardin en glissant d'une barre verticale. C'est une référence à la Batpole, passage obligé du départ à l'aventure de la série télé Batman des années 60. Une autre référence, cette fois-ci à la série de dessins animés des années 90, est la typographie utilisée pour le show présenté par Murray Franklin, beaucoup trop proche de celle du dessin animé pour ce que soit une coïncidence.

Le nom du club où joue Arthur a une origine sinistre

Le comedy club où Arthur essaye de lancer sa carrière d'humoriste s'appelle Pogo's. Le pseudonyme que le serial killer John Wayne Gacy, lui aussi clown de métier, s'était choisi. Une référence bien noire, mais tout à fait à propos, au "clown tueur" qui a sévi dans la région de Chicago de 1972 à 1978.

Une inspiration qui puise dans le comic book The Killing Joke d'Alan Moore

Ce comic book est considéré comme l'inspiration principale de tous les Joker, avec un destin d'humoriste raté et la fameuse chute dans la cuve de produits chimiques. Si Joker raconte une autre histoire, son style intimiste et l'insistance sur la figure du clown-humoriste raté le raccroche explicitement à la création d'Alan Moore. Par ailleurs, le quartier où vit Arthur Fleck est identifié dans Joker comme "Amusement Mile", qui est aussi le nom du vieux parc d'attractions présent dans The Killing Joke.