Joker : pour Todd Phillips, le succès du film n'est pas lié à Batman

Joker : pour Todd Phillips, le succès du film n'est pas lié à Batman

Dans plusieurs endroits de la planète, des manifestations se font sous le maquillage du Joker, devenu une icône de la révolte sociale. Si la prestation de Joaquin Phoenix a profondément marqué les esprits, Todd Phillips soutient que ce sont les thèmes sociaux du film qui ont fait son succès.

Depuis sa sortie en octobre, le film Joker est resté dans l'actualité, accumulant les records et s'imposant comme un des films les plus importants de l'année, voire de la décennie. Pour la performance de Joaquin Phoenix, pour son incroyable succès au box-office - on parle de plus d'un milliard de dollars de recettes dans le monde pour un budget de 62 millions de dollars, pour ses thèmes enfin, d'une grande résonance dans la société contemporaine, Joker est effectivement un phénomène à part entière.

Joker, un phénomène social ?

Il l'est tellement que son réalisateur, Todd Phillips, a déclaré dans une interview à Deadline que selon lui, son succès n'avait rien à voir avec l'univers de Batman, dans lequel le personnage du Joker a jusque-là existé. Pour lui, ce sont bien les thèmes et les motifs du film (les inégalités, le manque de compassion, la violence et la solitude...), qui sont à l'origine de son succès.

Je pense que les thèmes du film ont vraiment parlé aux gens. Aucun de nous ne pensait qu'un film classé R pourrait faire plus d'un milliard de recettes. Avec Scott Silver , nous avions l'idée de fabriquer quelque chose qui ait du sens dans cet univers de comic book, mais aussi quelque chose qui évoquerait ce qu'il se passait en 2016, quand nous avons commencé à l'écrire. En 2017, ce qui s'est passé dans notre pays était assez évident, et nous voulions vraiment utiliser le Joker pour faire un film sur la disparition de la compassion et le manque de bienséance, de décence, dans le monde.

Et en effet, difficile de ranger le film autour de l'univers Batman, puisque Joker n'est pas un spin-off. Et Batman est entièrement absent du film, si l'on fait exception de la très courte apparition de Bruce Wayne enfant. On parle alors d'origin story et de standalone, et donc bien d'un film qui vit seul, entièrement autonome. Et il réussit à se détacher de l'univers de Batman grâce à ses thèmes très contemporains, qu'il place dans un Gotham/New York des années 80. Manière de dire que l'état actuel de nos sociétés divisées et inégalitaires n'est pas nouveau, et qu'il ne semble aller qu'en s'aggravant...