"Jurassic Park" est l'une des pierres angulaires de la filmographie de Steven Spielberg. Mais l'histoire aurait pu être très différente si James Cameron avait réussi à décrocher les droits pour adapter le livre de Michael Crichton. Et sa vision aurait sûrement valu le détour.
Le cinéma, c'est parfois des rendez-vous manqués. Celui entre James Cameron et Jurassic Park n'a heureusement pas eu des conséquences malencontreuses. Car Steven Spielberg a admirablement bien tenu la barre. Pas de quoi nourrir des regrets tant le film est devenu culte aujourd'hui, pour de bonnes raisons. Mais, oui, le Jurassic Park original aurait pu être très différent de celui que nous connaissons et c'est en conséquence toute la licence qui l'aurait été avec un autre metteur en scène derrière. Cette affaire s'est jouée à quelques heures.
Steven Spielberg a été plus rapide !
Présent pour l'ouverture du Titanic Museum à Belfast, il est revenu sur ce raté pour le Huffington Post Uk tout en donnant la direction dans laquelle il serait allé s'il avait pu décrocher les droits du bouquin de Michael Crichton. Une vision bien différente de celle que nous connaissons.
J'ai essayé d'acheter les droits mais il m'a battu de quelques heures. Mais quand j'ai vu son film, j'ai compris que je n'étais pas la bonne personne pour le faire, alors que lui l'était. Parce qu'il a fait un film de dinosaures pour les enfants, le mien aurait été Alien avec des dinosaures. Ce n'était pas juste. Les dinosaures sont pour les enfants de 8 ans. On peut tous les aimer, aussi, mais les enfants comprennent les dinosaures et ils ne doivent pas être exclus. Sa sensibilité était la bonne pour ce film, j'aurais été méchant, plus méchant.
Forcément, maintenant qu'il dit ça, on est pris d'une profonde envie de voir le résultat ! Un film de dinosaures qui tend vers l'horreur, qui plus est par un réalisateur aussi brillant lorsqu'il s'agit de penser découpage, montage et effets spéciaux, on signe sur le coup. Mais sous cette forme, Jurassic Park ne serait peut-être pas devenu cet objet générationnel capable d'émerveiller petits et grands. Loin d'être un idiot, Cameron sait reconnaître le talent de Spielberg pour faire du cinéma grand public qui ne prend le spectateur pour un abruti. Et on ne peut que lui donner raison sur ce coup. Juan Antonio Bayona a tenté de lorgner vers le cinéma horrifique dans son Jurassic World : Fallen Kingdom. Certes handicapé par un script faiblard, il s'est illustré par quelques tentatives picturales notables. À défaut d'avoir la version Cameron, on se contentera de ça.