La Belle et la Bête : retour sur la polémique du film avec Emma Watson

La Belle et la Bête : retour sur la polémique du film avec Emma Watson

En 2017, c’est au tour de « La Belle et la Bête » de passer par la case du remake live des classiques d’animation Disney. Toutefois, le film avec Emma Watson a été pris dans une vaste controverse à cause de la présence d'un personnage qui provoqua de nombreuses censures.

La Belle et la Bête : c’est la fête avec Emma Watson !

Depuis le début des années 2010, Disney s’est mis en tête d’offrir un format live à bon nombre de ses films d’animation mythiques. De Maléfique à Cendrillon, en passant par Le Livre de la Jungle, les remakes en prise de vues réelles ont été nombreux. En 2017, ce fut le tour de La Belle et la Bête.

Sorti en 1991, le film adapté du conte éponyme fut un énorme succès critique et commercial, permettant notamment à Disney de définitivement renaître de ses cendres après deux décennies particulièrement difficiles.

L'intrigue suit la Bête, un prince qui a subi une malédiction l’ayant transformé en monstre hideux. Devenu malheureux et aigri, il reçoit la « visite » inattendue de Maurice, un inventeur farfelu qui se réfugie dans son château après s’être perdu dans la forêt. Furieux, La Bête l’enferme dans un cachot.

Pour sauver son père, Belle se désigne alors en captive et se retrouve prisonnière à sa place. Ce qui devait être un terrible drame se transforme alors en histoire d’amour entre les deux personnages.

La Belle et la Bête

La Belle et la Bête ©Walt Disney PicturesComptant au casting la « belle » Emma Watson, La Belle et la Bête version live action est un triomphe au box-office avec plus d’un milliard de recettes engrangées.

Un personnage gay qui ne réjouit pas tout le monde

Ces dernières années, Disney essaie par tous les moyens de faire évoluer les mentalités, quitte à se montrer très progressiste. C'est ainsi que pour La Belle et la Bête version 2017, un personnage homosexuel est pour la première fois mis en avant par le célèbre studio.

Il s'agit, en effet, de LeFou, fidèle compagnon de l'antagoniste du long-métrage, Gaston. Avant même la sortie du film, le réalisateur Bill Condon tease d'ailleurs l'orientation sexuelle du personnage dans le magazine gay Attitude :

Le Fou est quelqu’un qui un jour veut être Gaston et un autre veut l’embrasser. Il est perdu en ce qui concerne ce qu’il souhaite. C’est quelqu’un qui réalise qu’il a des sentiments. Et Josh Gad parvient à en faire ressortir quelque chose de très subtil et délicieux. (...) C’est un chouette moment exclusivement gay dans un film Disney.

Josh Gad - La Belle et la Bête ©Walt Disney Pictures
Josh Gad - La Belle et la Bête ©Walt Disney Pictures

S'il n'est pas explicitement montré que LeFou est homosexuel (certaines références ou gestes le "laisseraient penser"), il n'a pas fallu longtemps avant que le boycott n'arrive dans plusieurs pays. C'est ainsi qu'au Koweit, le film fut purement et simplement interdit de diffusion. En Russie, La Belle et la Bête a subi une interdiction aux moins de 16 ans, ce qui l'a quasiment condamné dans le box-office russe.

Une tentative de censure fut également prononcée en Malaisie puisque le fameux "passage gay" a failli être supprimé lors de la diffusion du film dans ce pays. Il a fallu alors l'intervention directe de Disney ainsi que certains élus malaisiens pour empêcher l'irréparable. Enfin, s'il n'a pas été interdit au Singapour, le clergé a fortement critiqué le studio américain pour son acte progressiste.

Censure en Alabama

Au sein même de son propre pays, La Belle et la Bête a également pris cher. Ainsi, dans l'Etat d'Alabama, le film a été tout simplement déprogrammé d'un drive-in. Le propriétaire a justifié cela par le fait que s'il ne pouvait regarder ce film avec Jésus et Dieu à ses côtés, il n'avait aucune raison de le diffuser.

Par ailleurs, le film a été violemment critiqué par l'évangéliste Franklin Graham, appelant à boycotter le film dans un message sur Facebook :

Ils essaient d'imposer le point de vue LGBT dans le cœur et l'esprit de nos enfants. Attention ! Disney a le droit de faire des dessins animés. C'est un pays libre. Mais, en tant que chrétiens, nous avons aussi le droit de ne pas soutenir leur société. J'espère que tous les chrétiens diront non à Disney.

Cette parole délirante rappelle d'ailleurs celle d'un pasteur américain, à l'égard d'un autre film Disney sorti 4 ans plus tôt : La Reine des Neiges.