Steven Spielberg a un regret à propos de "La Couleur pourpre". Le cinéaste estime avoir été "timide" à l'idée de filmer une scène de sexe lesbien, qui correspond pourtant à un passage important du roman d'Alice Walker.
La Couleur pourpre : un destin tragique
En 1985, après E.T. l'extra-terrestre et Indiana Jones et le Temple maudit, Steven Spielberg change complètement de registre avec La Couleur pourpre. Adaptation du roman éponyme d'Alice Walker, le film raconte l'histoire de Celie (Whoopi Goldberg), une femme noire qui grandit avec sa soeur Nettie (Akosua Busia) dans le sud des États-Unis au début du XXe siècle, victime de violences pendant plusieurs décennies, à commencer par celles de son père, qui la force à avoir des relations sexuelles durant son enfance.
Il la contraint ensuite à épouser Albert Johnson (Danny Glover), père de quatre enfants qui a battu à mort sa première femme. Pendant des années, Celie subit les maltraitances de son mari, mais peut compter sur le soutien de sa maîtresse Shug (Margaret Avery), qui l'initie notamment au plaisir sexuel et l'aide à se libérer de l'emprise d'Albert.
Oprah Winfrey, Rae Dawn Chong ou encore Laurence Fishburne complètent la distribution de ce drame nommé à onze Oscars. Un long-métrage vis-à-vis duquel Steven Spielberg a un regret.
Steven Spielberg timide avec les scènes de sexe
Parmi les reproches faits à La Couleur pourpre figure le fait que Steven Spielberg aurait trop adouci le récit d'Alice Walker. Lors d'un entretien accordé à Entertainment Weekly en 2011, le cinéaste déclare ne pas avoir eu l'impression de faire un film trop édulcoré lors du tournage, notamment parce qu'il a reçu la bénédiction et le soutien de l'écrivaine :
Alice était souvent sur le plateau et aurait pu me dire : 'Tu sais, c'est trop Disney. Je n'aurais pas imaginé cette scène comme ça'. Elle a été d'un grand soutien pendant le tournage, donc j'avais l'impression que nous faisions du bon travail en adaptant son roman'.
Le réalisateur reconnaît cependant avoir été extrêmement frileux à l'idée de filmer la relation sexuelle entre Celie et Shug, nettement plus détaillée dans l'ouvrage que dans le long-métrage. Il explique à ce sujet :
Il y avait certaines choses dans la relation entre Shug Avery et Celie qui étaient très finement détaillées dans le livre d'Alice, et avec lesquelles je ne pensais pas pouvoir obtenir une classification PG-13. Et j'étais timide à ce sujet. En ce sens, j'étais peut-être le mauvais réalisateur pour retranscrire avec honnêtement la relation sexuelle entre Shug et Celie, et je l'ai adoucie. J'ai réduit quelque chose de très érotique et très explicite à un simple baiser. J'ai été beaucoup critiqué pour ça.