La diva latino-américaine, Maria Felix est décédée

A l'âge de 88 ans, Maria Félix s'est éteinte lundi à son domicile de Cuernavaca (Mexique). Née à Sonora dans le nord du Mexique, elle a joué dans plus de 47 films. De nombreux partenaires ont tourné à ses côtés comme Yves Montand, Gérard Philippe, Vittorio Gassman, Curt Jungens. En incarnant Dona Barbara, prototype de la femme latine indomptable, Maria Felix est devenue pour l'Amérique Latine la "Dona". D'ailleurs dans la plupart de ses rôles, elle incarnait "la femme sans âme", "la dévoreuse, belle et calculatrice". Sa beauté fut immortalisée dans la chanson "Maria Bonita", écrite par l'un de ses maris, Agustin Lara, grand troubadour de la chanson mexicaine.
De nombreux auteurs se sont inspirés de son destin. Octavio Paz, Carlmos Fuentes ou Salvador Novo ont transposé sa vie dans les personnages de leurs romans. En France, c'est Henri Burdin dans "La méxicaine", qui retraça les affres de sa vie. Reconnue et appréciée, elle a cotoyé les plus hauts dirigeants de l'Amérique Latine. Elle a accepté les amitiés des Argentins Eva et Juan Domingo Peron, des mandataires mexicains Adolfo Lopez Matreos et même du dictateur cubain Fulgencio Batista. Voyageuse dans l'âme, elle passait six mois à Mexico et six mois à Paris. Elle a été faite, lors d'une de ses visites, "Commandeur de la légion d'honneur" au même titre que le prix Nobel, Octavio Paz.
Jean Cocteau disait d'elle:"Elle est si belle que ça fait mal". A quoi elle a répondu: "Il ne suffit pas d'être belle, il faut savoir l'être".

A.L.T. (9 avril 2002)