La fête est finie : l'amitié féminine, antidote à la toxicomanie

La fête est finie : l'amitié féminine, antidote à la toxicomanie

"La fête est finie", en salles mercredi 28 février, raconte les hauts et les bas de deux jeunes femmes devenues amies dans un centre de désintoxication, une fiction semi-autobiographique à rebours des stéréotypes sur l'addiction.

Dans ce premier long-métrage de Marie Garel-Weiss, Céleste (Clémence Boisnard), adolescente à la gueule d'ange, mendie pour s'acheter de la drogue. Une fois en centre de désintoxication, elle rechigne à se soigner, nostalgique de son mode de vie festif. Mais sa rencontre avec Sihem (Zita Hanrot, meilleur espoir féminin aux César 2016) déclenche chez Céleste un frisson et l'envie de s'en sortir.

Une amitié "béquille", fragile et dangereuse, les avertit le psychologue du centre de désintoxication, qui démarre comme une substitution à la drogue, puis se mue en raison de vivre.

Un film tiré d'une expérience personnelle

Le film s'inspire en partie de "mon expérience de jeune fille en centre de désintoxication", a raconté à l'AFP Marie Garel-Weiss, scénariste notamment de Propriété interdite d'Hélène Angel (2011).

Au cinéma, les personnages qui combattent la drogue sont souvent "dans la déchéance, viennent d'une famille dysfonctionnelle, sont prédisposés à se droguer", dit Marie Garel-Weiss. Pour son film, elle a donc tenu à livrer une représentation plus nuancée : Sihem et Céleste, avec des parents aimants et un humour décapant, bousculent les stéréotypes sur le profil des toxicomanes.

En centre de désintoxication, la réalisatrice a elle-même côtoyé des profils très divers, "de la grand-mère au gars de banlieue" et retient surtout l'entraide entre les patients. Pour autant, elle a éprouvé de la réticence à écrire à partir de sa propre histoire, estimant "difficile" non seulement de prendre du recul, mais de faire un film optimiste sur la toxicomanie, montrant "le moment où on s'en sort".

On devient vivant quand on guérit

Illustrant cette complexité, le parcours des deux amies est en dents de scie, marqué par une virulente rébellion, des éclats de rire et des rechutes.

"On devient vivant" quand on guérit, souligne Marie Garel-Weiss.

Pour leur vibrante interprétation, Zita Hanrot et Clémence Boisnard ont reçu le prix d'interprétation féminine au dernier festival de Saint-Jean de Luz, où le film a été récompensé par le prix du public.