La Gravité : c'est quoi ce thriller fantastique ?

La Gravité : c'est quoi ce thriller fantastique ?

Dans "La Gravité", trois personnages se retrouvent pris dans un engrenage infernal alors qu'un mystérieux alignement des planètes menace l'équilibre terrestre. Un long-métrage qui mêle de nombreuses influences et qui n'est pas exempt de défauts, mais qui reste audacieux et profondément sincère.

La Gravité : un mystérieux alignement des planètes

Le nouveau film de Cédric Ido s'ouvre sur une scène annonciatrice de tout ce qui va suivre : deux enfants sont en chute libre et s'écrasent sur le sol. Le sang coule et l'un d'eux meurt. Des années plus tard, le souvenir de ce drame hante encore les trois personnages principaux du film : Daniel (Max Gomis), son frère Jooshua (Steve Tientcheu) et Christophe (Jean-Baptiste Anoumon).

Le premier rêve de quitter la cité dans laquelle il a toujours vécu mais n'ose pas, en partie parce qu'il aide le deuxième à se déplacer depuis qu'il a perdu l'usage de ses jambes dans l'accident de l'introduction. Enfin, le dernier sort de prison et dès qu'il met le pied là où ils ont grandi, les mauvais réflexes reviennent.

La Gravité
La Gravité ©Alba Films

Dépassés et paumés, Daniel, Jooshua et Christophe sont menacés par les Ronins, des jeunes qui ont mis en place leur propre discipline, suivent leur propre philosophie, obéissent à leurs propres règles et entendent bien ne pas reproduire les erreurs commises par leurs grands frères. Alors qu'un mystérieux alignement des planètes se produit, perturbant l'équilibre terrestre, l'affrontement entre les deux générations semble inévitable.

Une proposition audacieuse

Mêlant de nombreuses influences, du chanbara au polar en passant par le mangaLa Gravité suscite immédiatement la curiosité du spectateur et ne cesse de l'intriguer, le plongeant dans une ambiance proche de l'apocalypse mais où l'effondrement n'arrive jamais vraiment. Dans cette ambiance étouffante qui fait parfaitement ressentir le poids de cette gravité, Cédric Ido fait évoluer trois personnages dépassés, auquel il est difficile de s'attacher quand le film débute mais qui dévoilent des failles touchantes tout au long du récit. S'ils paraissent prisonniers de leur existence, ils trouvent toujours un refuge, qu'il s'agisse de l'athlétisme pour Daniel, des inventions pour Jooshua ou du dessin pour Christophe.

La Gravité
La Gravité ©Alba Films

Cédric Ido se concentre d'abord sur leurs maladresses, leurs mauvaises décisions et leur bêtise, ce qui provoque parfois des scènes drôles mais permet surtout de faire monter la tension et de renforcer l'atmosphère anxiogène. À l'inverse, les Ronins semblent rôder dans la ville de manière méthodique et il est tout simplement impossible d'échapper à leurs regards. Mais soudainement, alors que tout semble perdu, le réalisateur et coscénariste inverse les rôles dans son western moderne, les protagonistes assumant enfin leurs souffrances et ne tournant plus le dos aux démons du passé.

Après avoir distillé des éléments fantastiques au compte-gouttes, offrant par exemple de sublimes images d'un ciel rouge menaçant, La Gravité assume enfin pleinement son ancrage dans le cinéma de genre dans un dernier acte brutal, qui aurait peut-être mérité d'être encore plus radical. Mais l'onirisme de ce final l'emporte malgré tout, offrant enfin une échappatoire à ses protagonistes enfermés, qu'elle soit positive ou négative. Une conclusion cohérente pour un long-métrage au rythme et aux effets visuels parfois maladroits, au propos trop appuyé, mais dont il faut saluer la sincérité et la singularité.

La Gravité est à découvrir au cinéma dès le 3 mai 2023.