La Ligne verte : Frank Darabont a vécu un drame personnel pendant l'écriture du scénario

Une histoire vraie et déchirante

La Ligne verte : Frank Darabont a vécu un drame personnel pendant l'écriture du scénario

Dans l'exceptionnel et très émouvant "La Ligne verte", il y a à l'écran le gardien-chef Paul Edgecomb, le condamné à mort John Coffey, la souris Mister Jingles et tous les autres... Mais dans les coulisses, pour développer le scénario, un autre personnage à l'histoire tragique a aidé Frank Darabont à écrire son très grand film.

La Ligne verte, un grand drame hollywoodien

En 1999, Frank Darabont réalise un très grand film, l'inoubliable La Ligne verte. Adapté d'un roman de Stephen King, La Ligne verte raconte, par la voix du gardien-chef Paul Edgecomb, soixante ans après, le quotidien du "couloir de la mort" d'un pénitencier de Louisiane dans les années 1930, où les condamnés attendent leur exécution sur la chaise électrique. Le gardien-chef Paul Edgecomb (Tom Hanks) est un homme d'une grande humanité, qui tient à ce que les condamnés bénéficient d'un environnement le plus paisible possible.

Un jour, ils accueillent un nouveau condamné à mort, John Coffey (Michael Clarke Duncan), colosse à la psychologie enfantine, et qui détient un mystérieux pouvoir... Il va bouleverser la vie des gardiens et des autres condamnés, dans des proportions inimaginables.

La Ligne verte
La Ligne verte ©Warner Bros.

À la fois film dramatique, thriller policier et fantastique, La Ligne verte est un immense succès, devant lequel il est bien difficile de retenir ses larmes. Et pour toucher au coeur le public, Frank Darabont y a mis du sien, beaucoup. En effet, Frank Darabont est aussi à l'adaptation du roman en scénario, en format de poche cela représente 500 pages à convertir en un seul film. Le scénariste et réalisateur réussit un double tour de force : adapter le roman, ce qu'il fait en seulement huit semaines de travail au total, mais surtout il le fait au rythme de l'écriture et de la publication des différents épisodes, entre mars et août 1996. Et à l'époque, Frank Darabont traverse un épisode personnel difficile, qui va paradoxalement l'aider à écrire le scénario.

Un drame intime pour Frank Darabont

La Ligne verte est un film baigné de tristesse, d'amour, d'empathie. Difficile de ne pas être touché par les parcours des personnages principaux, où se mêlent de grandes luttes - celle contre le racisme par exemple - et des combats plus personnels, intimes. Ce fut aussi le cas, dans les coulisses, de Frank Darabont, qui a raconté qu'il avait vécu la maladie de son chat comme une analogie avec le film.

Frank Darabont
Frank Darabont ©Hollywood Insider

Alors que Frank Darabont débute l'écriture du scénario, il est diagnostiqué à son chat une tumeur cancéreuse. Dans pareille situation, terminale, il est courant d'euthanasier l'animal sans trop attendre pour lui éviter une fin de vie douloureuse. Mais dans ce cas précis, la tumeur n'était pas douloureuse. Alors, sachant que son chat allait de toute façon mourir, Frank Darabont l'a gardé chez lui, en a pris soin, le qualifiant même de "co-scénariste" de La Ligne verte. En effet, le chat s'installait très souvent à sa table d'écriture et lui tenait compagnie. Condamné, comme semblable aux personnages de son scénario, Frank Darabont y a donc vu un lien très fort avec le film.

C'est l'expérience complète du couloir de la mort de "La Ligne verte"... L'écriture de son scénario a été comme ça. J'avais avec moi cette créature que j'aimais beaucoup, et qui parcourait aussi ce couloir.

Et comme un signe, le chat est décédé quasiment au même moment où Frank Darabont apportait la touche finale à son scénario. Ainsi, déchirant d'émotion à l'écran, l'histoire de la genèse et du développement de La Ligne verte l'est tout autant.