La Ligne verte : plongée dans la véritable prison du film de Frank Darabont

Une prison parmi les plus célèbres du cinéma

La Ligne verte : plongée dans la véritable prison du film de Frank Darabont

Cinq ans après "Les Évadés", Frank Darabont signe un autre grand succès avec "La Ligne verte". Des rôles brillants de Tom Hanks et Michael Clarke Duncan, une histoire carcérale mêlée de surnaturel et une prison de cinéma mémorable. Retour sur la prison qui a servi de lieu de tournage extérieur et d'inspiration pour la reconstitution en studio des intérieurs.

La Ligne verte : l'autre grand succès de Frank Darabont

En 1999, le réalisateur Frank Darabont et les acteurs Tom Hanks et Michael Clarke Duncan émeuvent un très large public avec le très beau La Ligne verte. Drame carcéral qui tire joliment vers le fantastique, La Ligne verte relate l'incarcération et l'exécution, à tort, d'un prisonnier nommé John Coffey. Celui-ci, joué par le regretté Michael Clarke Duncan, en plus d'être innocent des viols et meurtres de deux fillettes dont on l'accuse, semble doté d'une capacité surnaturelle à soigner les gens autour de lui. Il va ainsi bouleverser le quotidien des gardes de la prison, dont le superviseur est Paul Edgecomb, interprété par Tom Hanks. Salué par la critique, La Ligne verte rapporte par ailleurs plus de 286 millions de dollars au box-office mondial pour un budget de 60 millions.

La Ligne verte
La Ligne verte ©United International Pictures

C'est une nouvelle consécration pour Frank Darabont, définitivement à l'aise dans le genre du film carcéral puisqu'il est l'auteur, sur une histoire de Stephen King, de l'immensément culte et acclamé Les Évadés, sorti en 1994. Alors, au moment de prendre les commandes de La Ligne verte, il sait exactement comment s'y prendre, et a déjà son idée du lieu dans lequel se déroulera son histoire.

Bienvenue à la prison d'État du Tennessee

Le film tire sa force de plusieurs éléments. D'abord, son casting terriblement attachant. En plus des deux rôles principaux, Bonnie Hunt, Barry Pepper et David Morse composent des performances touchantes. Du côté des antagonistes, Doug Hutchinson et Sam Rockwell incarnent à la perfection un gardien et un prisonnier parfaitement détestables. Autre point fort, l'histoire du maître du genre horrifique et surnaturel Stephen King, que Frank Darabont adapte avec brio, comme pour Les Évadés.

Pour que l'histoire et ses personnages se développent au mieux, Frank Darabont les place dans une prison qui a elle-même quelque chose de fantastique, s'attachant à créer, dans ses couloirs et ses cellules, une ambiance mystique. Pour créer cet endroit, dans le film une prison de Louisiane, il va alors utiliser et s'inspirer de l'ancienne prison d'État du Tennessee, proche de Nashville et anciennement pénitencier d'État, ouverte en 1898 et définitivement fermée en 1992 pour cause de surpopulation.

La Ligne verte
Tennessee State Prison ©Wikipedia

Des couloirs et cellules reconstitués pour une ambiance surnaturelle

La Tennessee State Prison n'a pas la notoriété de la prison d'Alcatraz ou celle de la prison de Rikers Island, mais son architecture, inspirée d'une forteresse, a largement inspiré le cinéma. En effet, elle a servi de lieu de tournage pour plusieurs films, notamment Marie en 1985, Dernière Danse avec Sharon Stone en 1996, Le Dernier Château en 2002 et Walk the Line en 2006. Ironie du sort, cette prison avait été proposée pour le tournage de Les Évadés, mais le réalisateur avait alors rejeté cette option pour lui préférer l'ancienne prison Mansfield Reformatory dans l'Ohio.

Avec Terence Marsh, son chef décorateur avec qui il a déjà collaboré pour Les Évadés, Frank Darabont filme des plans extérieurs de la Tennessee State Prison, et s'inspire des intérieurs pour les reconstituer en studio. En effet, dans un état d'abandon, les couloirs et les cellules ne permettent pas d'y filmer facilement et surtout ne se prêtent pas au développement de l'élément surnaturel du film. Terence Marsh l'expliquait dans des notes de production :

Nous avons essayé de donner à notre plateau une certaine idée d'espace, ainsi qu'un sens historique. Et d'une certaine manière, un élément de mystère. On a choisi de grandes fenêtres verticales, à la manière d'une cathédrale parce qu'il y a un élément très mystique dans ce film, un élément surnaturel.

La salle d'exécution et sa chaise électrique ont elles aussi été reconstituées sur mesure pour le film, tout en gardant l'inspiration de celles de la Tennessee State Prison.

La Ligne verte
La Ligne verte ©United International Pictures