La Petite Sirène est un échec au box-office chinois. À cause du racisme ?

La Petite Sirène est un échec au box-office chinois. À cause du racisme ?

En Chine, tout comme en Corée du Sud, le live action "La Petite Sirène" est un échec cuisant au box-office. Le rejet massif du public asiatique pour ce film pourrait avoir un rapport avec le choix de l'actrice, Halle Bailey, qui incarne la nouvelle Ariel.

La Petite Sirène contre-performe en Chine et en Corée du Sud

La Petite Sirène de Rob Marshall est le dernier film en live action adapté d'un dessin animé classique de Disney. Comme dans la version de 1989, il met en scène le personnage d'Ariel (Halle Bailey), une jeune sirène, fille du Roi Triton (Javier Bardem), qui a le désir fou de partir à la rencontre des humains. Malgré l'interdiction formelle de son père, Roi des Océans, elle tombe amoureuse du prince Eric (Jonah Hauer-King). Portée par son amour, et son désir de liberté, elle accepte un pacte avec la sorcière Ursula (Melissa McCarthy) pour obtenir une apparence humaine. Mais à quel prix ?

La Petite Sirène
La Petite Sirène © Disney Studios

En France, le film a attiré près d'un million de spectateurs en salles. Aux États-Unis, il a engrangé près de 200 millions de dollars. Au total, il a rapporté près de 340 millions de dollars au box-office mondial en deux semaines Un joli score, qui aurait pu être nettement plus élevé si le film n'avait pas été un échec tonitruant en Chine.

Le racisme en cause ?

Comme nous l'apprend The Hollywood Reporter, La Petite Sirène n'a rapporté que 3,6 millions de dollars en dix jours d'exploitation en Chine. Il s'agit du pire démarrage pour un live action Disney, très loin des 44 millions de La Belle et la Bête. Idem pour la Corée du Sud, où il n'a engrangé que 4.4 millions de dollars. À titre de comparaison, même Cruella, sorti en pleine crise sanitaire, avait engrangé 24 millions de dollars sur le sol chinois.

Le magazine américain précise que le bad buzz qui a suivi l'annonce d'Halle Bailey dans le rôle d'Ariel a été particulièrement virulent dans ces deux pays. Le choix d'une actrice noire pour incarner la sirène a été très décrié, notamment en Chine. Un article critiquant le choix de l'actrice était d'ailleurs paru dans un grand magazine chinois, The Global Times, proche du gouvernement. On pouvait ainsi y lire :

La controverse entourant l'inclusion forcée de minorités dans les films classiques de Disney ne concerne pas le racisme, mais sa stratégie de narration paresseuse et irresponsable (...) De nombreux internautes chinois ont déclaré que, tout comme Blanche-Neige, l'image de la sirène des contes de fées de Hans Christian Andersen est depuis longtemps ancrée dans leur cœur et qu'il faut faire preuve d'une grande imagination pour accepter le nouveau casting (...) Si Disney continue à suivre cette voie, le public, en particulier les enfants innocents, ne se souciera plus de savoir si "le prince et la princesse vivent heureux pour toujours", mais "quelle est la couleur de peau du prince et de la princesse", et le conte de fées perdra de sa magie.