La Planète des singes - Les Origines : comment le film a révolutionné la motion capture ?

Un défi pour Andy Serkis

La Planète des singes - Les Origines : comment le film a révolutionné la motion capture ?

Après la trilogie du "Seigneur des anneaux", "King Kong" et "Avatar", la compagnie Weta Digital a une nouvelle fois dépassé les possibilités de la motion capture avec "La Planète des singes : Les Origines". Les équipes chargées des effets visuels et les acteurs menés par Andy Serkis ne se sont cette fois-ci pas limités à un tournage en studio.

La Planète des singes - Les Origines : la révolte est lancée

En 2011, La Planète des singes : Les Origines relance la franchise initiée en 1968 par Franklin J. Schaffner au cinéma. Premier opus d’une trilogie préquelle centrée sur César, apparu auparavant dans La Conquête de la planète des singes, le long-métrage de Rupert Wyatt marque le point de départ du soulèvement des primates contre les hommes.

Dans le film, Will Rodman (James Franco) cherche un remède contre la maladie d’Alzheimer dans l’espoir de sauver son père Charles (John Lithgow). Le scientifique découvre que son traitement augmente l’activité cérébrale d’un singe sur lequel il est testé. Il décide de recueillir ce chimpanzé prénommé César et l’éduque avec sa compagne Caroline (Freida Pinto), une vétérinaire.

Les années passant, César développe ses compétences et refuse peu à peu d’être traité comme un animal domestique. Sa révolte débute lorsqu'il est maltraité par le gardien tortionnaire d’un refuge. Pendant ce temps, l’avancée du traitement a un effet dévastateur sur les humains.

Un défi inédit pour Andy Serkis

La Planète des singes : Les Origines raconte l’évolution de César, le chimpanzé qui mène la révolution dans l’univers créé par Pierre Boulle, mais qui n’existe cependant pas dans le roman de l’écrivain. De son enfance passée avec Will Rodman à sa révolte une fois adulte, le héros est incarné en motion capture par Andy Serkis. Le comédien avait déjà interprété Gollum dans Le Seigneur des Anneaux et le gigantesque gorille de Skull Island dans le King Kong de Peter Jackson.

La Planète des singes : Les Origines
César (Andy Serkis) - La Planète des singes : Les Origines © 20th Century Studios

Si le parcours de César est aussi touchant et n’a aucun mal à susciter l’adhésion du spectateur, c’est tout simplement grâce au talent dramatique de son interprète, comme il l’explique dans un documentaire intitulé The Genius of Andy Serkis :

La performance capture (Procédé ajoutant un casque sur l'acteur afin de retranscrire au mieux les traits et expressions de son visage, ndlr) vise à pénétrer l’âme du personnage que vous incarnez, que ce soit un humain, une créature ou un singe. (…) La densité émotionnelle de l’interprétation ne peut venir que d’un acteur. Et dans le cas de César, c’est un outil extraordinaire.

Indispensables, les effets visuels sont donc au service d’une performance en ce qui concerne César, et non l’inverse.

Une nouveauté révolutionnaire

Durant le tournage de La Planète des singes : Les Origines, la compagnie Weta Digital a pu tourner en extérieur avec les combinaisons de motion capture. Une première pour la société créée par Peter Jackson. Pour l’impressionnante prise du Golden Gate Bridge, les équipes ont par exemple reconstitué partiellement le célèbre pont de San Francisco à Vancouver.

Dans le reportage Beyond the Motion Capture Boundaries, le coordinateur des cascades Terry Notary déclare à propos de cette séquence:

C’est ici que se déroule le combat final. C’est le plus grand volume de motion capture au monde et la première fois que c’est fait en extérieur. Weta révolutionne les règles de la motion capture.

La Planète des singes : Les Origines
La Planète des singes : Les Origines © 20th Century Studios

Le superviseur des effets spéciaux Joe Letteri précise au sujet de ce procédé :

On a créé des caméras en mesure de voir les marqueurs de performance capture et les données en plein jour. On les a mises au point et dissimulées pour qu’elles n’apparaissent pas quand on filmait le décor.

Afin que les combinaisons de motion capture puissent être filmées en plein jour, elles ont été munies de capteurs infrarouges. Une nouveauté qui a rendu possible la post-production, et la transformation des acteurs en singes.

Cette technique a néanmoins demandé un travail colossal. En effet, les plans du film ont dû être tournés avec les acteurs jouant les primates, mais aussi sans eux. James Franco et Freida Pinto ont donc eu l’occasion de donner la réplique à Andy Serkis. Mais ils ont également dû se servir de leur imagination pour pallier l’absence du spécialiste de la performance capture.