Les studios Disney ont fini par exaucer le rêve de leur fondateur en portant à l'écran une luxueuse version de La Reine des Neiges, qui marque les retrouvailles du studio avec les contes d'Andersen, 25 ans après "La petite sirène".
Le 53ème long-métrage animé des studios Disney, qui semble d'ores et déjà très bien placé pour le trophée du meilleur film d'animation aux prochains Oscars, sort cette semaine en Amérique du Nord (le 4 décembre en France), pour la fête américaine de Thanksgiving.
La Reine des Neiges, le plus long des contes d'Andersen, publié en 1844, figurait en bonne place sur la liste de projets de Walt Disney, mais n'a jamais pu voir le jour.
" Il a passionnément voulu en faire sa version ", expliquait récemment à la presse Chris Buck, co-réalisateur du film, lors d'une présentation du long-métrage aux studios Disney à Burbank.
" On a quelques dessins de l'un des "neuf vieux messieurs" (les pères fondateurs du studio, ndlr) mais c'est à peu près tout ", ajoute-t-il.
" On a fouillé (dans les archives) à la recherche de matériel original, mais on n'a rien trouvé, à part quelques dessins par-ci par-là. Mais nous savions que c'était un projet très spécial " pour Walt Disney, confirme la co-réalisatrice Jennifer Lee.
Si l'on ignore pourquoi le projet n'a pas pu voir le jour du vivant de Disney, Mme Lee - la scénariste de Les Mondes de Ralph (2012) - ne serait pas étonnée que ce soit à cause de l'histoire.
" C'est une histoire très difficile, très symbolique. La reine des neiges elle-même n'est pas très clairement définie " dans le conte, dit-elle.
Les auteurs ont donc pris beaucoup de libertés avec le conte original, dont les deux personnages féminins - Gerda et la reine de neiges - sont devenues pour les besoins du film les soeurs et princesses Elsa et Anna.
Elsa, qui a le pouvoir de transformer en glace tout ce qu'elle touche, s'enfuit de son royaume après l'avoir par erreur condamné à un froid glacial et éternel. Anna décide de partir à sa recherche, avec l'aide de Kristoff, un brave et séduisant roturier, et Olaf, un hilarant bonhomme de neige rêvant de chaleur et de soleil.
" Il y a plusieurs éléments très forts dans cette histoire, comme cette jeune fille (Anna) qui n'a d'autre pouvoir que l'amour et qui se bat contre le mal ", observe Mme Lee.
" La peur est un gros problème dans notre société. Donc voir cette petite Anna, une personne ordinaire avec un coeur énorme, qui essaie de se dresser contre le pouvoir de la peur représenté par Elsa, et qui se bat pour sauver son royaume et sa soeur, c'était très riche ", ajoute-t-elle.
Dans la version originale en anglais, Elsa a la voix de la chanteuse et actrice Idina Menzel. " Le plus important était de lui conserver un aspect vulnérable, quel que soit son pouvoir. Il y a de la tristesse et de la solitude dans ce personnage ", explique-t-elle à l'AFP.
" Au début, elle était davantage écrite comme une méchante traditionnelle, mais quand (les scénaristes) ont commencé à travailler dessus, ils l'ont changée pour en faire un personnage plus complexe, quelqu'un d'incompris ", dit-elle.
Disney a particulièrement soigné sa Reine des Neiges, qui bénéficie d'un traitement de luxe, aussi bien dans le format cinémascope que dans le rendu spectaculaire de la neige ou le détail apporté aux décors et à la direction artistique -- nourrie par un voyage de l'équipe créative en Norvège.
Les chansons sont également très présentes, dans la grande tradition Disney, qui les a confiées pour l'occasion à Robert Lopez, auteur des comédies musicales à succès "The Book of Mormon" et "Avenue Q".
La Reine des Neiges est précédé d'un court métrage, Mickey à cheval ("Get a Horse !"), signé Lauren MacMullan, qui pastiche les dessins animés historiques de Mickey et Minnie en noir et blanc, avant de les plonger dans la 3D et l'animation par ordinateur avec une virtuosité ébouriffante.
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(25 Novembre 2013 - Relax News)