Avec "La Traversée", Varante Soudjian réunit Alban Ivanov, Lucien Jean-Baptiste et Audrey Pirault dans le même bateau. Une comédie française qui noue des liens entre différentes classes sociales à travers un périple sur la mer Méditerranée.
Une traversée de la Méditerranée plus compliquée que prévue
Le réalisateur français Varante Soudjian persiste et signe dans le registre de la comédie. Après ses deux premiers longs-métrages intitulés Walter et Inséparables, le cinéaste a la bonne idée de regrouper un petit groupe loin de la terre ferme. Avec La Traversée, il souhaite en effet emmener au plus loin des élèves en difficulté dans un milieu inédit.
Ainsi, le film suit un groupe d'adolescents déscolarisés suivis par deux éducateurs. Ensemble, ils montent à bord d'un catamaran pour traverser la mer Méditerranée. À bord, pour diriger le bateau, un skippeur et aussi ancien flic de la BAC leur fait vivre un cauchemar, et inversement.
Mis à part quelques scènes, en particulier l'introduction, toute l'intrigue principale du film se passe à bord du catamaran. C'est en explorant les rivages de Marseille que Varante Soudjian a décidé de tourner dans des décors réels. Désormais, le réalisateur connaît la complexité d'un tournage en mer. Il expliquait ainsi à la presse les difficultés de filmer en fonction de la météo :
Quand on tourne à Marseille, le mistral nous accompagne. Il est arrivé que le skippeur nous annonce "y'a pas assez de vent on ne peut pas sortir les voiles" et quinze minutes plus tard "Y'a trop de vent, ça souffle à 20 nœuds. On rentre au port. Fin de journée !" C'est le micro-climat le plus compliqué au monde.
Varante Soudjian : "Si c'était à refaire je le referais"
Lorsque la mer est agitée, le tournage s'arrête. Que ce soit pour multiplier les plans du bateau, ou filmer ses personnages, Varante Soudjian doit donc s'armer de patience.
Dans le milieu du cinéma, on dit qu'il ne faut ni tourner en mer, ni en montagne, ni avec des animaux. Je crois que je me suis lancé dans ce film parce que je ne connaissais pas bien la mer. On m'avait prévenu, c'était pire que ce que j'avais imaginé. Pour autant, si c'était à refaire je le referais.
Sur la catamaran, dans la baie de Marseille, uniquement vingt personnes peuvent monter à bord. On y compte d'abord les comédiens Alban Ivanov (le skippeur), Lucien Jean-Baptiste et Audrey Pirault (les deux éducateurs), ainsi que le groupe de jeunes allant de Lucie Charles-Alfred à Mamari Diarra.
Le commandant de bord fait bien évidemment partie de l'équipage. Il reste ainsi quelques places pour l'équipe technique, entre le réalisateur, le cadreur, le chef opérateur, le perchman ou encore l'ingénieur du son. Pour ce dernier, le travail est d'une difficulté sans nom, comme l'explique encore Varante Soudjian dans le dossier de presse :
Pour l'ingénieur du son, c'est l'enfer ! Il doit aussi gérer le sifflement du vent, le claquement des vagues, et le cri des mouettes alors qu'en pleine mer où est censée se passer l'action, il n'y en a pas.
Authentique et inoubliable
Mais au coeur de toutes ses complications de tournage en mer se dessine une aventure inoubliable. Chacun s'entraide et, à l'image du film, chaque comédien apprend des autres. Entre des acteurs novices et ceux plus expérimentés, une cohésion d'équipe se crée au fil des jours. D'après Alban Ivanov, le long-métrage reste authentique et fidèle à ce qu'ils ont vécu sur le tournage :
Ce film dégage des ondes positives - il est très humain, très poétique. Et ce qu'on voit à l'image reflète ce qu'on a vécu.
La Traversée peut être vu comme un voyage initiatique pour ce groupe de jeunes, et une leçon de vie et d'humilité pour le skippeur. Et pour les éducateurs, la détermination qu'ils ont pour aider ces adolescents en difficulté sociale et professionnelle se ressent à l'écran.
La Traversée sort au cinéma ce mercredi 29 juin.