L'Académie des Oscars est en train de se "réinventer"

L'Académie des Oscars est en train de se "réinventer"

John Bailey, le président de l'Académie des Oscars, affirme des changements au sein de l'institution.

Hollywood est en train "d'enfoncer dans l'oubli à coup de marteau-piqueur le lit fossilisé de beaucoup de (ses) pires abus", a promis John Bailey, le président de l'Académie des Oscars lundi, en affirmant que son institution se réinvente.

Rien ne l'illustre plus clairement que la richesse des films nommés cette année

A-t-il ajouté lors du déjeuner annuel des finalistes aux Oscars, rassemblés à l'hôtel Beverly Hilton de Beverly Hills en Californie. Il a également assuré que L'Académie des arts et sciences du cinéma, qui remet les très convoitées statuettes dorées, était :

A un carrefour de changement (...) Nous (la) voyons se réinventer devant nos yeux avec plus d'attention et de (sens) des responsabilités dans le but d'équilibrer les genres, les races, les ethnicités et les religions.

L'Académie des Oscars a été vivement critiquée ces dernières années pour sa sélection d'artistes presque uniformément blancs et largement masculins, et ses membres en grande majorité des hommes blancs âgés. L'Académie avait lancé des réformes pour tenter d'élargir ses rangs et de diversifier ses membres.

L'an dernier avait marqué un tournant avec le sacre de Moonlight, réalisé par une équipe presque entièrement noire, comme meilleur film de l'année, et la sélection de cette année est nettement plus diverse avec des Afro-américains comme Denzel Washington, Daniel Kaluuya, Mary J. Blige, Jordan Peele, Octavia Spencer et même l'ex-champion de basket-ball Kobe Bryant, dans la catégorie des courts-métrages d'animation (Dear Basketball).

Je suis très ému, je dois me pincer, c'est comme quand j'étais enfant et que je rêvais de jouer au basketball.

A-t-il expliqué à l'AFP. Le court-métrage est tiré de sa lettre d'adieu à son sport, adaptée en film d'animation par Glen Keane.

La nomination de l'ex-star des Lakers a toutefois fait grincer des dents certains à l'heure où Hollywood lutte contre sa culture sexiste, en raison d'une ancienne accusation de viol qui s'est soldée par un accord amiable.

Je n'ai été qu'à un autre (déjeuner des Oscars en 2015) et il y a beaucoup de progrès de voir tous les nouveaux visages, beaucoup de femmes et de gens de couleur, c'est beau.

S'est félicité le rappeur Common, interrogé par l'AFP. Quelques femmes ont fait reculer le plafond de verre cette année aux Oscars, notamment Greta Gerwig, seulement la cinquième femme jamais nommée pour le prix de la meilleure mise en scène, ou Rachel Morrison, première femme jamais nommée pour la statuette de meilleure direction de la photographie.

De Steven Spielberg en passant par Meryl Streep ou la nouvelle coqueluche d'Hollywood, Timothée Chalamet, tous les artistes nommés se sont rassemblés pour une photo de la "classe 2018" dans la salle de bal du Beverly Hilton à l'issue du déjeuner. A l'extérieur de l'hôtel, quelques dizaines de personnes ont toutefois manifesté pour dénoncer le manque de représentation des Hispaniques à Hollywood.