Le Chant du loup : le film avec François Civil est-il réaliste ?

Le Chant du loup : le film avec François Civil est-il réaliste ?

Antonin Baudry et son équipe se sont longuement préparés et documentés pour que "Le Chant du loup" soit le plus précis possible. À l'arrivée, le film est-il crédible pour de véritables sous-mariniers ? En 2019, un commandant de vaisseau répondait à cette question.

Le Chant du loup : une expérience sensorielle haletante

Après avoir signé le script de la comédie Quai d’Orsay (2013) de Bertrand Tavernier, tirée de la bande dessinée qu’il a coécrite avec Christophe Blain, Antonin Baudry réalise son premier long-métrage avec Le Chant du loup (2019). Un premier film ambitieux, nerveux et immersif, qui accorde une place aussi importante au son qu'à l'image.

Le Chant du loup débute sur une erreur de l'Oreille d'or Chanteraide (François Civil), premier-maître chargé de l'analyse acoustique à bord du Titane, sous-marin nucléaire d'attaque.

 

Mathieu Kassovitz - Le Chant du loup ©Pathé
Mathieu Kassovitz - Le Chant du loup ©Pathé

Sa faute met son équipage en danger de mort et déclenche ensuite un engrenage infernal qui pourrait sonner la fin de la paix mondiale. Omar Sy, Reda Kateb, Mathieu Kassovitz, Paula Beer et Damien Bonnard complètent la distribution. Les acteurs ont d'ailleurs bénéficié d'une virée à bord d'un sous-marin militaire lors de leur préparation, allant jusqu'à la profondeur maximale que pouvait atteindre l'engin. L'objectif était de comprendre les émotions ressenties sous l'eau mais aussi de se familiariser avec les gestes de ses occupants.

Un long processus de recherche pour Antonin Baudry

Antonin Baudry a quant à lui passé plusieurs semaines dans un sous-marin, pour que son scénario soit le plus précis possible. Dans les notes du film citées par Allociné, le cinéaste explique à propos de son processus de recherche :

Toutes les procédures que je montre dans le film sont basées sur une observation précise, de la plus simple (détecter un bateau inconnu) à la plus complexe (vérifier l’authenticité d’un ordre du président de la République). J’ai décidé de conserver la façon d’être et le langage des sous-mariniers tel qu’il était, sans rien édulcorer.

J’ai fait le pari qu’avec les images le spectateur comprendrait tout ce qui se passe – comme je l’ai moi-même fait quand j’ai été à bord. Je crois que la façon de parler, le langage étrange des sous-mariniers constitue un élément dramatique important pour le film, c’est pourquoi les termes techniques ont été maintenus dans leur réalisme et leur vérité humaine.

Reda Kateb - Le Chant du loup ©Pathé
Reda Kateb - Le Chant du loup ©Pathé

Un résultat crédible ?

Durant la production, l'équipe du long-métrage a notamment pu compter sur les conseils du commandant de vaisseau Pierre Rialland. Lors d'un entretien accordé à Ouest-France en 2019, il explique avoir partagé son expertise sur les procédures, les usages ainsi que la manière de parler à bord d'un sous-marin. Interrogé sur son "appréciation sur le résultat final", il répond :

La façon avec laquelle les sous-marins sont conduits en opération est très crédible. Le spectateur pourra apprécier le caractère extraordinaire des missions des sous-mariniers.

À propos de la présentation de l'univers sous-marinier, il ajoute :

Les rapports entre les personnes à bord et l’exercice du métier de sous-marinier sont très vraisemblables. On fait ce métier par passion, l’esprit d’équipage est central dans la réussite de la mission. Les compétences le sont aussi. On mesure en mer à chaque instant l’importance pour chacun de prendre les bonnes décisions. Il n’y a aucun doute, l’univers restitué dans Le Chant du loup est celui que je connais depuis vingt ans.

Pierre Rialland précise que plusieurs séquences l'ont tenu en haleine. C'est par exemple le cas du prologue et de la dernière demi-heure. Une crédibilité et un avis qui prouvent, en plus du succès du Chant du loup, que les efforts d'Antonin Baudry et de son équipe n'ont pas été vains. À sa sortie en 2019, le film attire plus d'1,5 million de spectateurs français dans les salles obscures.