Le film Marie Curie trace le portrait d'une femme moderne et libre

Le film Marie Curie trace le portrait d'une femme moderne et libre

1905-1911 : le film Marie Curie, en salles mercredi, retrace la vie de la célèbre scientifique entre l'obtention de ses deux prix Nobel et donne à voir une femme moderne, qui s'est imposée dans un milieu encore profondément machiste.

L'actrice polonaise Karolina Gruzka prête ses traits à la chercheuse née à Varsovie le 7 novembre 1867. Marie Curie est ensuite partie étudier en France où elle a rencontré son futur mari, le physicien Pierre Curie, interprété par Charles Berling. Leurs recherches sur la radioactivité leur ont valu en 1903 le prix Nobel de Physique, conjointement avec Henri Becquerel.

Une femme qui a des "balls"

L'histoire commence en 1905, lorsque le couple de scientifiques se rend à Stockholm pour chercher leur prix. La cinéaste Marie Noëlle raconte dans un style formel leurs travaux sur le polonium et le radium et leurs difficultés quotidiennes, jusqu'à la mort accidentelle de Pierre Curie en 1906.

Marie Curie se retrouve alors seule à élever ses deux filles, Eve et Irène (elle-même prix Nobel de Chimie en 1935). Elle s'impose avec peine à la Sorbonne, où elle succède à son mari comme chargée de cours de physique.

La réalisatrice et scénariste Marie Noëlle montre une femme volontaire, peu soucieuse du regard des autres et affrontant sans faiblir le machisme auquel elle est confrontée malgré son deuil, illustrée par des scènes où elle retrouve le fantôme de Pierre.

A dix ou douze ans, on m'a donné un livre sur Marie Curie et ça m'a semblé être absolument la vie à rechercher ! Elle m'a servi de modèle.

racontait la cinéaste, qui a fait maths sup et une école de commerce avant de se lancer dans le cinéma, lors du tournage du film en Pologne en juin 2015.

Marie Curie est aussi une personne qui ne manque pas d'humour. "Vous êtes la meilleure parmi les femmes", la félicite Albert Einstein lors de la célèbre réunion de plusieurs éminences scientifiques organisée en 1911 par l'industriel et philanthrope belge Ernest Solvay. "Et aussi parmi les hommes", réplique Marie Curie tout sourire au jeune génie Américain.

Le film s'attarde longuement sur la liaison de Marie Curie avec le physicien Paul Langevin. Cette relation a valu à la scientifique d'être violemment attaquée par la presse nationaliste.

L'obtention de son prix Nobel de Chimie en 1911 ne calma pas le scandale. Marie Curie fait partie du cercle très restreint de quatre scientifiques à avoir été couronnés deux fois par cette prestigieuse récompense.