Le Grand Rex ferme temporairement, faute de fréquentation

Le Grand Rex ferme temporairement, faute de fréquentation

Les salles peuvent se remettre en activité depuis des semaines et les spectateurs français ont le droit de retrouver le plaisir de découvrir un film sur grand écran. Sauf que la situation est très loin d'être revenue à la normale et une enseigne aussi mythique que le cinéma parisien Le Grand Rex rencontre des difficultés.

Le Grand Rex se met en pause

On dira qu'il y a plus important que le cinéma en ces heures où la santé est le problème numéro un. Mais l'industrie est en train de suffoquer, petit à petit. La cessation d'activité forcée pendant le confinement a été un énorme coup dur, bien qu'une décision des plus logiques. Le gouvernement autorise désormais les cinémas à fonctionner, en respectant des normes de sécurité. Un bon début qui n'est en rien suffisant pour la santé de nos salles. La situation du Grand Rex est là pour en attester. Son propriétaire, Alexandre Hellmann, vient de statuer sur la fermeture de son établissement à partir du 3 août, jusqu'à nouvel ordre, en fonction de l'actualité. Une première dans l'Histoire de la mythique salle de cinéma parisienne.  La programmation étant plus faibles et les initiatives (rétrospectives, ressorties) limitées, il faut se rendre à l'évidence et s'éviter de dépenser plus que ce que l'on gagne.

Chômage temporaire forcé, donc, pour les employés. Selon le principal intéressé, "le public n'a pas la tête au cinéma". Une conclusion que l'on consent à partager, en ces temps où le fait de se retrouver dans des lieux publics après la crise peut faire peur. D'une autre part, il faut penser à l'aspect financier que représente une séance. Les moyens des foyers ont pu être touchés et il y a d'autres priorités qu'une place de cinéma. Puis, pour finir, l'été est là. Des longues semaines d'enfermement donnent juste envie de sortir, désormais. Partir en vacances, se baigner quand cela est possible, sortir, se balader.

La programmation n'aide pas

On rigole parfois un peu de Christopher Nolan qui s'entête à vouloir être celui qui va relancer les salles avec son blockbuster Tenet. Une obstination qui tourne un peu au ridicule alors que les USA et d'autres pays restent très fortement touchés. Mais les exploitants n'attendent que ça, eux. Qu'un gros film relance l'activité. Parce qu'en l'état, hormis quelques sorties sympathiques mais que l'on qualifiera (sans arrière-pensée) de "mineures", aucun mastodonte n'occupe l'espace. Les gros studios reportent leurs missiles pour les sortir quand le contexte sera plus serein. Il y a de leur côté des enjeux financiers, qui vont parfois contre ceux des salles. Chacun défend ses intérêts, et certains sont des victimes collatérales. Dans le cas du Grand Rex, il reste de l'argent dans les caisses d'après Alexandre Hellmann. La situation n'est pas critique mais cette pause forcée permet de se donner de l'air en attendant un futur proche toujours aussi incertain.