"Le Retour du Grand Blond" fait suite en 1974 au grand succès d'Yves Robert avec Pierre Richard "Le Grand Blond avec une chaussure noire". Un film dans lequel l'acteur reprend son rôle de François Perrin, mais une suite qu'il a d'abord vu d'un mauvais oeil...
Après le succès de 1972, un retour pas évident pour Pierre Richard
Son humour, sa présence physique, sa blondeur et ses yeux bleus en ont fait une légende du cinéma français. Et parmi les dizaines de films dans lesquels il a joué, Le Grand Blond avec une chaussure noire et sa suite Le Retour du Grand Blond, respectivement sortis en 1972 et 1974, tiennent des places centrales. Dans le rôle du violoniste très maladroit François Perrin, personnage écrit par Yves Robert et Francis Veber pour l'acteur, Pierre Richard s'illustre dans ces deux comédies d'espionnage. Même si le deuxième opus n'est pas à la hauteur du premier...
Dans Le Retour du Grand Blond, François Perrin est devenu un témoin gênant de la mort du colonel Milan, interprété par Bertrand Blier dans Le Grand Blond avec une chaussure noire. Il se retrouve une nouvelle fois pris dans une guerre interne des services de renseignements français. Le colonel Toulouse (Jean Rochefort) et le capitaine Cambrai (Michel Duchaussoy) s'opposent, le premier souhaitant l'élimination de Perrin, le second travaillant à établir la vérité sur la véritable identité de cet "agent secret". Le Retour du Grand Blond attire plus de 2 millions de spectateurs français dans les salles. Mais il ne connaît pas la brillante carrière internationale de son prédécesseur, et collectionne les mauvaises critiques.
Réaliser la suite d'un succès est toujours un pari très risqué, et cette fois-ci ce pari ne donne rien. Une crainte qu'avait Pierre Richard qui, bien qu'il ait repris son rôle, était tout à fait contre lorsque l'occasion s'est présentée...
"J'avais un préjugé contre dès la première page"
Dans un reportage réalisé pour l'émission télévisée Midi trente, sur le tournage de Le Retour du Grand Blond, Pierre Richard s'exprimait sur son retour. Avant de dire finalement oui pour participer à cette nouvelle aventure de François Perrin, il ne cache pas que sa crainte était réelle.
On ne s'attendait pas à faire une suite... Je l'ai faite parce que... En général les suites ça fait toujours peur, mais je l'ai faite parce que j'ai tellement ri à lire le scénario. Yves Robert et Francis Veber se sont déchaînés. Et moi qui avais un préjugé contre dès la première page, j'étais vraiment emballé à la fin.
Convaincu par le scénario d'Yves Robert et Francis Veber, Pierre Richard surmonte donc sa crainte naturelle vis-à-vis du concept de suite et rempile. Mais cette décision n'était peut-être pas la meilleure... Le Retour du Grand Blond ne convainc pas, et souffre donc de la comparaison avec la réussite de 1972. Et Francis Veber, de son propre aveu dans les pages du Los Angeles Times en janvier 1982, déclare même : "Le film n'était pas bon du tout... J'ai bien peur de ne l'avoir fait que pour l'argent."