Le Silence des agneaux a 30 ans : comment Anthony Hopkins a façonné son Hannibal

Un des plus grands méchants du 7ème art

Le Silence des agneaux a 30 ans : comment Anthony Hopkins a façonné son Hannibal

Anthony Hopkins s'est pleinement investi pour composer le personnage d'Hannibal Lecter, le célèbre cannibale auquel se confronte Jodie Foster dans "Le Silence des agneaux". Son rôle a marqué les esprits et lui a permis de repartir avec un Oscar personnel. Le fruit d'un travail totalement réfléchi sur lequel on revient.

Le Silence des agneaux : un film culte et récompensé

Le Silence des agneaux est une adaptation du roman éponyme écrit par Thomas Harris. L'auteur américain a inventé quatre livres autour du personnage d'Hannibal Lecter et ils ont tous connu les joies d'une adaptation au cinéma. On retiendra Le Sixième Sens de Michael Mann, tiré de Dragon Rouge. Et forcément Le Silence des agneaux, film de Jonathan Demme qui met en scène Jodie Foster dans la peau de Clarice Starling. Une jeune recrue du FBI à qui l'on demande de s'entretenir avec Hannibal Lecter pour essayer d'arrêter un autre tueur en série : Buffalo Bill. Elle fait la rencontre d'un psychopathe condamné à rester derrière les barreaux. Le temps qu'elle passera sur cette enquête va l'affecter mentalement, comme on le découvrira dans la série Clarice cette année.

Le film permet à Jodie Foster de décrocher un Oscar pour son interprétation. Lors de l'édition 1992, Le Silence des agneaux remporte un large succès avec 5 prix glanés pour 7 nominations. Outre la récompense comme Meilleur Film et celle pour le metteur en scène, Anthony Hopkins repart également de la cérémonie avec sa statuette. L'acteur incarne merveilleusement bien le dangereux Hannibal Lecter. Son visage sera celui qui restera dans l'imaginaire collectif quand on pense au personnage. C'est dire à quel point il a su faire parler son talent. Son incarnation est le résultat d'un long travail en amont et d'une implication importante dans la composition de son rôle.

Le Silence des agneaux
Le Silence des agneaux © Columbia TriStar Films

Anthony Hopkins a taillé le personnage à sa guise

D'abord, Anthony Hopkins a mené ses propres recherches à propos des tueurs en série pour voir ce qu'il pouvait en tirer. N'oublions pas qu'Hannibal Lecter est un personnage de fiction. Si Ed Geins est une forte source d'inspiration de Thomas Harris, Anthony Hopkins avait de la marge pour tenter de trouver des idées chez d'autres criminels. Il a notamment rendu visite à des prisonniers et a même assisté à des audiences.

Outre ce qu'il a appris, il s'est inspiré d'une ancienne connaissance de Londres. L'homme dont il est question avait pour habitude de parler en clignant très rarement des yeux. Ce qui avait tendance à déstabiliser ses interlocuteurs. Cette spécificité a été intégrée au personnage, lui donnant ainsi une sorte d'allure reptilienne. Anthony Hopkins savait que ces animaux ne clignaient pas des yeux comme nous. Ils le font uniquement quand ils le décident et l'acteur a cherché à se contrôler au maximum dans ce sens pour retranscrire cette idée sur un humain.

Le Silence des agneaux
Le Silence des agneaux © Columbia TriStar Films

Une fois bien préparé, Anthony Hopkins a également eu quelque suggestions à soumettre à Jonathan Demme. Lorsque son personnage est transféré à Baltimore, il était prévu qu'il porte une tenue orange typique des prisonniers. L'acteur estimait que des vêtements blancs allaient mieux servir l'inquiétude qui devait émaner du personnage. Sur ce coup, c'est sa peur des dentistes qui a parlé et il voulait que le spectateur ait un ressenti similaire. Le blanc est normalement une couleur associée à la pureté et au Bien. Camp auquel n'appartient pas Hannibal mais cette idée a finalement été retenue.

Tout comme celle de regarder directement la caméra lors de la première rencontre entre lui et Clarice. Le public pouvait alors directement contempler le Mal dans les yeux, comme s'il nous analysait et trouvait nos failles. Son travail en général a tellement marché durant le tournage que Jodie Foster a avoué qu'elle avait peur de lui et qu'elle préférait l'éviter en dehors des prises.