Les Affranchis : des véritables gangsters ont participé au tournage

Et leur comportement a été surprenant !

Les Affranchis : des véritables gangsters ont participé au tournage

Martin Scorsese sort en 1990 "Les Affranchis. Une oeuvre épaisse, riche, violente. Une immersion grandiose dans la vie des gangsters new-yorkais. Des vrais méchants ont été conviés au tournage pour faire de la figuration et leur comportement a été pour le moins surprenant.

Les Affranchis : l'un des plus grands films sur la mafia

Quand on parle de cinéma sur la mafia, ne pas citer Les Affranchis ne devrait pas être autorisé. À l'instar de la trilogie Le Parrain, on tient là une oeuvre qui est emblématique dans le genre. Impossible de prétendre aimer ce dernier sans l'avoir vu. Le film est une adaptation du roman Wiseguy écrit par Nicholas Pileggi, lui-même tiré d'une histoire vraie. À savoir celle d'Henry Hill, un malfrat de New York qui a fait son trou dans la mégalopole américaine. Mais toute ascension se termine souvent par une chute. Le long-métrage de Martin Scorsese se déroule durant plusieurs décennies, en examinant le fonctionnement du clan d'Hill, ses rivalités et ses amitiés.

Considérer Les Affranchis comme autre chose qu'un chef d'oeuvre est difficilement concevable. Là où cette histoire nous prend encore plus à la gorge, c'est qu'elle est vraie du début à la fin. Après son livre, Nicholas Pileggi a également travaillé sur le scénario. Il n'a pas profité du changement de médium pour corriger les faits et a tenu à ce qu'on soit au plus proche de la vérité. Ce souci du réalisme se ressent dans le film, qui sonne comme une exploration d'un milieu sur lequel le public fantasme - en grande partie grâce au cinéma. Warner a dans un premier temps eu peur du projet, la violence qui était à l'écran pouvait être un frein à un succès financier. Les retours lors des tests ont d'ailleurs étaient terriblement mauvais. Mais la suite leur donnera tort.

Les affranchis
James Conway (Robert de Niro) - Les Affranchis © Warner Bros. Pictures

Des gangsters invités sur le plateau

Pour prouver que le réalisme était allé très loin, Nicholas Pileggi avait dévoilé que des véritables gangsters avaient été invités sur le tournage pour faire de la figuration. Leur présence permet de ne pas demander à des gens de jouer un rôle. Eux n'avaient qu'à se comporter comme ils étaient en temps normal, dans des situations qu'ils connaissent déjà probablement. Bien évidemment, Warner Bros. se devait de les payer pour leur temps sur le tournage. Or, ils ont tous fourni des fausses informations bancaires, empêchant qu'un virement ne soit fait. Ils ont bien été payés en théorie mais personne ne sait comment l'argent a pu leur parvenir. Ont-ils réclamé du liquide, dans un accord officieux avec la production ? Ont-ils été payés autrement, avec un échange de bons procédés ? On ne saura jamais la vérité.

Tout comme la somme qui leur était promise. Mais on connaît, en revanche, le beau pactole empoché par le vrai Henry Hill grâce à Les Affranchis : 550 000 dollars. Ce qui représente une part non négligeable des 25 millions dépensés en tout pour la production. À titre de comparaison, le gangster gagnait entre 15 000 et 40 000 dollars par semaine lorsqu'il baignait dans son précédent business.

les affranchis
Les Affranchis © Warner Bros. Pictures

Robert de Niro voulait sentir l'argent

Pour rester dans le thème de l'argent, une autre anecdote drôle mérite qu'on s'attarde dessus. On sait que le cinéma use souvent de subterfuges pour des accessoires et que les faux billets sont habituels. Mais Robert De Niro ne voulait pas tourner avec de la monnaie factice. Il exigeait de sentir la texture de l'argent entre ses doigts. Le chef accessoiriste a répondu à sa demande en lui fournissant 5000 dollars de sa propre poche. Une sacrée somme qui peut encourager certaines personnes malintentionnées à voler. Le propriétaire de cet argent a donc retenu tout le monde sur le plateau entre chaque prise pour vérifier que toute la somme était encore là.