Le film "Les Éblouis" de Sarah Suco avec Camille Cottin sorti en 2019 est inspiré de l'histoire vraie de la réalisatrice, qui a vécu dans une communauté religieuse de 8 à 18 ans, avant de s'enfuir. Elle se confiait sur cette partie importante de sa vie et son besoin de le raconter à travers un film.
Les Éblouis : le premier film de Sarah Suco
Forte de son expérience devant la caméra, la comédienne Sarah Suco réalise en 2019 son premier-long-métrage : Les Éblouis.
Il s'agit de l'histoire de Camille, une jeune fille de 12 ans, aînée d'une famille nombreuse et passionnée par le cirque. Un jour, ses parents décident de rejoindre une communauté religieuse qui prône le partage et la solidarité, et s'y engagent entièrement. Camille doit alors accepter un mode de vie qui va à l'encontre de ses désirs et de ses propres problèmes. Au fil du temps, cette communauté devient de plus en plus sectaire, et Camille doit se battre pour affirmer sa liberté et sauver ses frères et sœurs.
Au casting on pouvait retrouver Camille Cottin, Jean-Pierre Darroussin, Éric Caravaca ou encore la révélation Céleste Brunnquell dans le rôle de Camille.
L'histoire vraie de Sarah Suco
Au départ de son premier film en tant que réalisatrice, il y a une histoire personnelle pour Sarah Suco. En effet, comme Camille dans Les Éblouis, elle a également vécu au sein d'une secte quand elle était enfant. Elle déclarait ainsi :
J’ai moi-même vécu avec ma famille dans une communauté charismatique pendant dix ans. L’idée d’en faire un film germait dans ma tête depuis très longtemps, et arrivée à la trentaine, la nécessité l’a emporté et je me suis sentie prête à me lancer (...) Je voulais transformer cette montagne de souvenirs en une histoire de fiction, de cinéma, avec des personnages auxquels on puisse s’attacher. Je savais que la distance et la pudeur seraient mes points d’entrée dans le cœur de ce sujet violent.
Ainsi, Sarah Suco a fait partie de cette communauté religieuse de ses 8 ans à ses 18 ans, avant de s'enfuir. Elle racontait notamment avoir dû mentir pour continuer le théâtre, alors que cette pratique lui avait été formellement interdite au sein de la secte.
Comme on peut le voir dans une scène du film Les Éblouis, le bêlement des membres est une pratique courante de ces communautés. Elle expliquait que c'était une façon pour eux d'appeler "le berger", le guide la communauté, lorsque celui-ci se trouvait loin.
Un film de combat
Même si elle en désigne les dérives, Sarah Suco ne garde pas que des mauvais souvenirs de son enfance au sein de cette communauté. Elle confiait ainsi :
Moi-même, j’aimais vivre dans ce lieu quand j’étais enfant, j’en ai gardé plein de bons souvenirs. Je n’ai pas l’impression d’avoir fait un film à charge contre ces communautés et encore moins contre l’Eglise catholique.
Cependant, elle tenait surtout à attirer l'attention sur les premières victimes de ces communautés : les enfants, et l'impact psychologique qu'une telle vie peut avoir sur ces derniers :
J’ai fait pour sûr un film de combat. Car il est primordial aujourd’hui de protéger les enfants qui sont les plus grandes victimes de cet embrigadement et le subissent de plein fouet en se retrouvant face à des parents qui deviennent peu à peu fous en pensant faire le bien de leurs enfants. Ensuite, je laisse chacun libre de penser ce qu’il veut (...)