Les Proies : faut-il aller voir le dernier film de Sofia Coppola ?

Les Proies : faut-il aller voir le dernier film de Sofia Coppola ?

Le nouveau film de Sofia Coppola, Les Proies, sort enfin sur nos écrans demain, après avoir raflé le prix de la mise en scène lors du dernier Festival de Cannes. Le casting de rêve composé de Elle Fanning, Kirsten Dunst, Nicole Kidman et Colin Farrell couplé au savoir-faire de la réalisatrice, suffisent-ils à nous embarquer ? Pas si sûr.

C’est l’effervescence sur la Croisette ce mercredi 24 mai. Nous allons enfin pouvoir découvrir en compétition le nouveau film de Sofia Coppola, quatre ans après l’oubliable The Bling Ring. Ce nouveau long-métrage fait partie de nos plus grandes attentes du Festival, et nous ne sommes pas les seuls. La salle du Grand Théâtre Lumière est bondée de journalistes pressés de découvrir cette nouvelle adaptation du roman de Thomas Cullinan, 46 ans après celle de Don Siegel avec Clint Eastwood.

LES PROIES de Sofia Coppola dépeint la vie d’un pensionnat de jeunes filles dans l’État de Virginie en 1864. Alors que la guerre civile fait rage, le pensionnat pour jeunes filles de Miss Martha Farnsworth reste totalement coupé du monde – jusqu’à ce qu’à proximité, soit découverte un soldat blessé que le pensionnat va héberger.

Dès la scène d’introduction, nous sommes envoûtés par la mise en scène (elle n’aura pas volé son prix !). Les plans sont sublimes, la photo magistrale. Depuis Virgin Suicides, Sofia Coppola n’a plus à prouver son talent de metteur en scène, mais nous attendons plus d’elle qu’un simple clip.

La première heure est de très bonne facture. La tension que parvient à installer la réalisatrice entre Colin Farrell et ses trois actrices est palpable, et les enjeux solides. Nous sommes happés par la relation qui se noue entre ce soldat et ces trois femmes d’âges différents. Tour à tour, il les confrontent à leur féminité, à leur pouvoir, mais aussi à leur rapport au temps et à la séduction. Cette dimension réellement passionnante ne fait hélas qu’être abordée en surface, au profit de ficelles scénaristiques un peu lourdingues qui viennent engloutir la dernière demie-heure plus rapidement que Marie-Antoinette n’engloutit ses macarons.

On sort de la salle avec une immense frustration et l’impression d’avoir assisté à une très longue et très belle bande-annonce. On aimerait bien voir le film maintenant.

Chloé Valmary (21 août 2017)