L'Étudiante et monsieur Henri : pourquoi Claude Brasseur s'est senti proche de son personnage ?

L'Étudiante et monsieur Henri : pourquoi Claude Brasseur s'est senti proche de son personnage ?

"L'Étudiante et monsieur Henri" est l'un des derniers films du grand Claude Brasseur. Un projet auquel le comédien était attaché, notamment parce qu'il s'est découvert un point commun important avec le personnage qu'il interprète.

L'Étudiante et monsieur Henri : une colocation singulière

Adaptation de la pièce éponyme d'Ivan Calbérac (La Dégustation), L'Étudiante et monsieur Henri raconte la naissance d'une amitié inattendue. Alors qu'elle cherche un logement sur Paris, Constance (Noémie Schmidt) emménage dans une chambre de l'appartement d'Henri (Claude Brasseur), un vieil homme veuf qui ne peut plus vivre seul.

En plus des difficultés du quotidien et de ses problèmes familiaux, la jeune femme désormais faire face au caractère bougon et aux remarques incessantes de son nouveau colocataire. Un jour, Henri lui fait une offre : l'exempter de plusieurs mois de loyers si elle accepte de ruiner le couple formé par son fils Paul (Guillaume de Tonquédec) et sa belle-fille Valérie (Frédérique Bel), qu'il ne supporte pas.

L'Étudiante et monsieur Henri
L'Étudiante et monsieur Henri ©STUDIOCANAL

Constance accepte à contrecoeur et réussit sa mission. Elle apprend ensuite à connaître davantage le vieillard, qui fend l'armure et essaie de la convaincre de suivre sa passion, en l'encourageant à se présenter à un concours pour une école de musique londonienne. Thomas Solivérès, Valérie Kéruzoré et Stéphan Wojtowicz complètent la distribution de cette comédie dramatique sur la réconciliation, la pression familiale, les regrets et l'importance de ne pas passer à côté de son existence.

Des points communs entre Claude Brasseur et son personnage

L'Étudiante et monsieur Henri doit évidemment beaucoup à la complicité entre ses deux acteurs principaux, mais aussi à la composition grincheuse de Claude Brasseur. Dans le dossier de presse du film, Ivan Calbérac explique avoir fait appel au comédien parce qu'il trouvait "excitant" le fait "de le voir s'amuser à être odieux". L'auteur et réalisateur précise :

Claude Brasseur s’est imposé dans ce contre-emploi, lui qui a souvent joué les séducteurs, copain charmeur, papa idéal, espion souriant…

Et si l'acteur a pris autant de plaisir à interpréter Henri, c'est parce qu'il s'est découvert plusieurs points communs avec le personnage, à commencer par la difficulté à exprimer leurs sentiments. Toujours dans le dossier de presse, Claude Brasseur déclare :

Comme Henri, je n’aime pas extérioriser mes sentiments. Je préfère que les gens devinent que je les aime. Je suis pudique et timide. C’est une des raisons pour lesquelles je suis acteur. Au cinéma, au théâtre, je peux dire "je t’aime" à une femme alors que j’en suis incapable dans la vie. Je m’en fous puisque ce n’est pas moi, c’est le bonhomme qui le dit. Il y a un paravent, de la distanciation. C’est aussi pour cette raison que c’est très agréable de jouer un salaud. Tant que le film ne défend pas son point de vue.

Pour le comédien, L'Étudiante et monsieur Henri est justement un long-métrage qui peut donner envie aux spectateurs de renoncer à cette distanciation. Selon lui, "c'est un film qui peut apprendre aux gens à oser dire qu'on aime", comme il l'affirme auprès de L'Internaute.