Lost in Translation : Scarlett Johansson s'est sentie mise de côté sur le tournage

Impressionnée peut-être ?

Lost in Translation : Scarlett Johansson s'est sentie mise de côté sur le tournage

"Lost in translation" a confirmé en 2004 tout le talent et le bien qu'on pensait déjà de Scarlett Johansson, mais pour qui le tournage fut tout de même une sacrée épreuve.

Lost in Translation : un cinéma différent

Avec Virgin Suicides en 2000, Sofia Coppola fait déjà très fort pour son premier film. Cette adaptation du roman du même nom de Jeffrey Eugenides impose son style évanescent et son envie de narrer la difficulté et la complexité de la période adolescente. Même si le long-métrage se déroule dans les années 70, l'histoire est tragique, universelle et intemporelle. Comment faire suite à un tel premier coup d'éclat ? La fille de Francis Ford Coppola mettra 4 ans à trouver la réponse : avec un deuxième ! Car Lost in Translation est un choc et la confirmation que la réalisatrice sait créer des ambiances comme personne, tout cela au service d'une dramaturgie qui charme et déroute.

Cette comédie dramatique se déroule au Japon, plus précisément à Tokyo. On y suit la rencontre de deux Américains séjournant dans le luxueux hôtel Park Hyatt. Les deux sont aussi opposés dans leurs vies que perdus dans la cité japonaise où leur solitude est encore plus grande qu'ailleurs. D'un côté, Bob Harris (Bill Murray), un comédien célèbre qui court après sa gloire passée et fuit sa vie de famille. Il se trouve dans la capitale nippone pour tourner un spot de publicité pour une marque de whisky. Face à lui, la jeune et fraîchement mariée Charlotte (Scarlett Johansson), sur place pour suivre son mari (Giovanni Ribisi), un photographe professionnel qui la délaisse. Trouvant une ancre l'un dans l'autre, l'acteur et la jeune femme vont se soutenir pendant les quelques jours que dure leur séjour. Cette rencontre improbable rendue possible par la situation inédite dans laquelle les deux se retrouvent va forger une relation entre amour et amitié.

Lost in Translation
Lost in Translation ©American Zoetrope

Tourné en mode commando en 27 jours pour 4 millions de dollars, le long-métrage en récoltera près de $120 millions dans le monde. Encore plus que cette réussite financière, Sofia Coppola repart cette année-là avec l'Oscar du meilleur scénario original et le Golden Globe du meilleur scénario. Si l'expérience est une vraie réussite pour la réalisatrice, elle est néanmoins une vraie souffrance pour Scarlett Johansson.

Scarlett, pas encore iconique

En 2020, Scarlett Johansson est tout simplement une des actrices les plus connues de la planète. La comédienne est aussi à l'aise dans des productions indépendantes, comme Marriage Story, que dans des films décalés comme Jojo Rabbit ou des superproductions comme Avengers : Endgame. On peut dire qu'il n'y a plus grand chose qui peut vraiment l'intimider. Ce qui n'était pas le cas pendant le tournage de Lost in Translation.

Lost in Translation
Lost in Translation ©American Zoetrope

On ne s'en rend pas bien compte, mais l'actrice américaine n'avait que 17 ans lors de la production du film. Elle avait déjà plusieurs gros films à sa filmographie, comme L'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, The Barber ou Ghost World, mais elle avait encore cette fragilité due à son âge et qui a probablement servi pour son interprétation de Charlotte.

Interrogée en 2017 par Howard Stern sur son expérience sur Lost in translation, Scarlett Johansson avait confié que le tournage fut difficile pour elle car elle se sentait presque extérieure à tout. La faute en partie à Bill Murray qu'elle qualifie d'excentrique, avec beaucoup de hauts et de bas. Le comédien était une vraie tornade à attention, pleine d'énergie et toujours à fond. La jeune actrice s'est donc repliée sur elle-même et s'est sentie très isolée sur le plateau. Si elle a trouvé compliqué de créer des liens avec lui, elle admet toutefois que dès que la caméra tournait, leur duo fonctionnait à merveille.

Lost in Translation est bien un film marqué par la magie du cinéma, autrement dit quand le résultat final fait oublier tout le reste...