Mad Max : le procès entre George Miller et Warner met les suites de la saga en danger

On en sait enfin un peu plus sur l'affaire qui oppose George Miller et la Warner Bros. Voici ce qu'il faut en retenir.

Trente ans après la trilogie originale, George Miller a fait renaître sa saga culte avec Mad Max : Fury Road. Un carton au box-office, 6 oscars sur 10 nominations et une claque visuelle mise à tout le monde, industrie et public confondus. Un retour en force qui promettait un bel avenir à la franchise post-apocalyptique du cinéaste australien.

Malheureusement, ce nouvel épisode a laissé des traces moins glorieuses en coulisses. On apprenait en novembre qu'un conflit judiciaire fait rage entre Geore Miller et la Warner Bros. Via sa société de production Kennedy Miller Mitchell, le réalisateur poursuit le studio pour avoir agit de manière autoritaire, insultante et répréhensible. En refusant de payer les bonus pour avoir délivré le film dans le budget, la Warner a rompu la confiance avec Kennedy Miller Mitchell. Le journal du Sydney Morning Herald révèle désormais plus de détails sur cette opposition. Un procès qui met en danger la production des suites déjà écrites par Miller. En effet, il a déjà les scripts pour Mad Max 5 et 6, prêts à tourner !

Une affaire de gros sous...

Kennedy Miller Mitchell réclame ce bonus de 7 millions de dollars puisque d'après eux le film aurait été produit pour 154.6 millions pour un budget prévu de 157 millions. De son côté le studio annonce un coût global de 185.1 millions de dollars. Un écart de 31 millions de dollars qui s'explique par de nombreux reshoots. La météo capricieuse a elle aussi fait gonflé le budget, obligeant le tournage à se relocaliser de l'Australie vers l'Afrique du Sud et la Namibie. Néanmoins, ces reshoots, et leur surcoût, auraient été validés par la Warner. De son côté, le studio se défend en affirmant que tous les dépassements de budgets n'ont pas été confirmés par écrit et que Kennedy Miller Mitchell devait en partie les financer.

Enfin, il y a un désaccord sur le rôle de Ratpac-Dune Entertainement, la société de Brett Ratner. La Warner se serait arrangée pour faire de Ratpac-Dune un co-financeur du film alors que Kennedy Miller Mitchell aurait contractuellement dû être les premiers à recevoir cette offre si besoin. Cet arrangement aurait été monté pour placer Steven Mnuchin comme producteur exécutif. À noter que Mnuchin est maintenant secrétaire du Trésor des Etats-Unis sous l'administration Trump.

... Et de contrôle artistique

Le Sydney Morning Herald révèle également des gros conflits artistiques lors de la production de Mad Max : Fury Road. Tout d'abord, la Warner Bros voulait un film plus court et moins violent : 100 minutes et une classification PG-13. Le produit fini est classé R et arrive à 120 minutes. Le studio a insisté pour que certaines scènes du scénario ne soit pas tournées. La Warner a par la suite voulu avoir le contrôle sur le montage, prenant des décisions amenant à retarder la production en impactant ce qui avait déjà été tourné et en forçant des reshoots et même une autre fin.

L'aspect financier c'est une chose qu'on peut éventuellement comprendre, car il ne faut pas oublier que le cinéma est une industrie. Mais le contrôle artistique, on ne voit pas pourquoi un studio voudrait brider un cinéaste de ce talent. Pourquoi collaborer avec George Miller si ce n'est pour le laisser faire ce pourquoi vous avez choisi de travailler avec lui ? Surtout quand on voit le chef d'oeuvre qu'il a réalisé et le succès qu'il a eu ! Et un Mad Max PG-13 ? Vraiment ? On aurait complètement perdu l'ambiance si singulière de cet univers incroyable.

George Miller ne semble pas optimiste quant au dénouement de cette affaire. Espérons que le conflit aura une issue favorable et que l'on puisse un jour revoir Tom Hardy et Charlize Theron en action dans la peau de Max Rockatansky et Furiosa. Seul George Miller est capable de nous immerger dans un tel univers avec une telle puissance.