Mathieu Kassovitz se lâche sur Marvel et Dix Pour Cent dans une interview

Classic Kassovitz

Mathieu Kassovitz se lâche sur Marvel et Dix Pour Cent dans une interview

Mathieu Kassovitz confie ses pensées sur le cinéma français, les films Marvel, les séries et les comédies. Et, comme à l'accoutumée, il ne mâche pas ses mots et balance du lourd.

Mathieu Kassovitz : un homme à part

Mathieu Kassovitz est un artiste unique en France qui creuse son sillon contre vents et marées en gardant comme boussole sa seule intégrité. Il n'a jamais été là pour se faire des amis ou s'intégrer et se fiche bien d'avoir un quelconque plan de carrière. Ses débuts de réalisateurs furent prometteurs avec Métisse, La Haine et Assassin(s). Puis, avec des projets de plus grande ampleur comme Les Rivières pourpres, Gothika et le très critiqué Babylon A.D., le metteur en scène lancé dans des eaux mouvementées.

Toujours partant pour parler cinéma, il était l'invité de nos confrères de Booska P pour une interview en vidéo dans laquelle il se lâche complètement sur plusieurs sujets. Le principe de l'entretien est simple puisque l'interviewé se voit lancer des sujets et répondre s'il les trouve "surcotés" ou "sous-cotés".

Pas de langue de bois

Comme à son habitude, Kassovitz voit droit au but et parle sans filtre. Une attitude qu'il a adoptée depuis le début de sa carrière et qui a été aussi souvent saluée que décriée.

Parlant de La Haine, il avoue tristement que son sujet est hélas, 25 ans après sa sortie, toujours d'actualité mais qu'il reste un bon film. Il s'avoue déjà très chanceux de pouvoir être reconnu pour cette œuvre-là qui traverse les époques sans perdre de sa pertinence. Tout en étant politique, sociale, et qui plus est en noir et blanc.

Les Misérables
Les Misérables ©SRAB Films

Le réalisateur se montre admiratif du film Les Misérables qu'il juge "fort, bien fait, avec une énergie de folie". Confidence assez troublante, il prononce une phrase en rapport avec ce long-métrage et qui pourrait sonner comme l'annonce de sa retraite anticipée de metteur en scène.

C'est ce film-là qui me permet de mettre la clef sous la porte et de dire c'est bon, je passe à autre chose.

Rappelons que son dernier film en tant que réalisateur remonte à 2011 avec L'Ordre et la Morale. Les mots prononcés dans la vidéo ne donnent pas grand espoir de le voir bientôt revenir derrière une caméra.

Un cinéma français déconnecté ?

Kassovitz donne par la même occasion sa vision du cinéma français. Sans remettre en cause la qualité des gens qui le font, il regrette qu'il n'y ait pas de films qui représentent ce que lui aime, qui poussent l'enveloppe un peu plus loin et un cinéma qui "prend le spectateur par les cou***** et l’emmène quelque part d'autre". Jugé trop gentil et trop poli, ce cinéma-là le rend fou furieux. Il part du principe que 90% de ceux qui font du cinéma en France sont "des bourgeois blancs qui vivent dans le 6è arrondissement", ce qui limite les sujets abordés. Les comédies hexagonales ? Elles ne le font pas rire et il a l'impression qu'elles se ressemblent toutes, à commencer par leurs affiches.

Mathieu Kassovitz pas fan de super-héros

Kassovitz va se faire un ami chez Martin Scorsese puisque, pour lui aussi, les films Marvel ne sont pas du cinéma. Alors qu'est-ce que c'est ? Un produit de consommation de grande masse fait par des artistes incroyables qu'il regarde en faisant autre chose. Il les compare aux nouveaux Star Wars dont il trouve que les effets spéciaux ont tué le côté "fait-maison" des 3 premiers. Il mâche encore moins ses mots concernant Black Panther qu'il juge "nul à chier"...

Black Panther
Black Panther ©Marvel Studios

Toute proportion gardée

Questionné sur la série Dix Pour Cent, il confie ne pas être friand des projets choraux comme ça. Même s'il s'est déjà joué lui-même dans des fictions, comme dans Platane, il n'aime pas le principe et l'a fait par amitié plus que par envie. Selon lui, intégrer ce genre de large casting l'oblige derrière à n'en dire que du bien sans pouvoir "cracher dans la soupe".

Enfin, quand on lui demande s'il est lui-même sur ou sous-coté, il répond avec humour et second degré qu'il est sous-coté puisqu'il est un génie et que personne ne le sait. Tout simplement.