Midnight Run : pourquoi le tournage du film avec Robert De Niro a été très compliqué ?

Un excellent buddy movie

Midnight Run : pourquoi le tournage du film avec Robert De Niro a été très compliqué ?

Le réalisateur Martin Brest s'est énormément impliqué pour que la comédie policière "Midnight Run" fonctionne. Au point de laisser de très mauvais souvenirs à Yaphet Kotto, qui partage l'affiche avec les excellents Robert De Niro et Charles Grodin.

Midnight Run : Robert De Niro et Charles Grodin forment un duo culte

Après avoir prêté ses traits à l'inquiétant Louis Cyphre dans Angel Heart : Aux portes de l'enfer et au gangster Al Capone dans Les Incorruptibles, Robert De Niro a envie d'un projet plus léger. Alors qu'il fait part de son intérêt pour le rôle principal de Big, le comédien se retrouve finalement en tête d'affiche de Midnight Run. La Paramount envisage une star pour lui donner la réplique dans ce buddy movie de Martin Brest (Le Flic de Beverly Hills) sorti en 1988.

Le studio songe notamment à Robin Williams, mais c'est finalement Charles Grodin qui est choisi. L'alchimie entre ce dernier et l'acteur oscarisé de Raging Bull impressionne le réalisateur durant les auditions.

Midnight Run
Midnight Run ©Universal Pictures

Robert De Niro incarne ici Jack Walsh, un chasseur de primes chargé de retrouver Jonathan "le Duc" Mardoukas (Charles Grodin). Cet homme en fuite n'est autre que l'ancien comptable du terrifiant mafieux Jimmy Serrano (Dennis Farina), capable de témoigner contre lui. Après avoir retrouvé sa cible à New York, Walsh apprend qu'elle est phobique de l'avion, et qu'il va donc devoir trouver un autre moyen pour l'escorter jusqu'à Los Angeles. Le tandem improvisé se retrouve évidemment avec les hommes de Serrano à ses trousses, mais aussi avec l'agent du FBI Alonzo Mosely (Yaphet Kotto).

Joe Pantoliano et John Ashton complètent la distribution de cette excellente comédie policière, portée par deux acteurs fabuleux qui parviennent à développer une amitié aussi drôle que touchante.

Les innombrables prises de Martin Brest

Pour que la magie du duo opère et que les ressorts comiques fonctionnent, Martin Brest ne ménage pas ses efforts. Interrogé pour le site MikeFury.net, le scénariste George Gallo salue l'implication du cinéaste :

Marty était très concentré, là où j'étais un peu plus éparpillé. Je ne suis pas une personne qui souffre de ne pas avoir d'idées. Au contraire, j'ai trop d'idées. Marty m'a aidé à rester concentré sur l'histoire principale. Cela m'a beaucoup aidé depuis notre collaboration. Chaque fois que j'écris, j'essaie de garder à l'esprit l'intrigue générale afin de ne pas naviguer dans trop d'histoires parallèles.

De son côté, s'il ne nie pas la qualité du long-métrage, Yaphet Kotto garde un très mauvais souvenir du tournage, justement parce qu'il considère que le réalisateur s'est beaucoup trop impliqué :

De Niro est très spontané et ça aide toujours de travailler avec un artiste comme ça. Mais Marty Brest ! "Herr Director" a tourné tellement de scènes que j'ai perdu toute joie à faire le film. C'est devenu un travail dur et fastidieux. Il a cessé de manger pendant le tournage et est devenu de plus en plus mince chaque jour, au point de ressembler à un fantôme derrière la caméra.

Quand j'ai rencontré Marty au studio Universal avec De Niro, il avait l'air en bonne santé et fort, mais au fil du tournage, il a commencé à devenir quelqu'un que vous verriez à Dachau. C'était étrange. Je suis tombé malade et pendant tout le film j'ai eu de la fièvre. (...) J'ai été choqué que le film soit si drôle... Ce n'était absolument pas drôle de le faire.