Le film "Nancy" propose de découvrir une personnalité très atypique à travers un thriller psychologique qui s’annonce captivant.
Se donner le temps d’explorer un sujet, de travailler une histoire et mener ce projet à bien. Une processus en apparence classique mais qui devient rare dans le cinéma actuel. C’est en tout cas le pari de la réalisatrice Christina Choe dans son premier film Nancy.
Ce thriller psychologique est centré sur un personnage féminin très ambigu interprété par Andrea Riseborough. Ce qui est spécial ici, c’est que le spectateur va finir par se prendre de sympathie pour une personne pourtant peu fréquentable.
Banaliser les anti-héroïnes
Nancy vit seule dans une maison sombre au milieu de nulle part. Elle passe ses journées à discuter sur internet avec des inconnus mais n’ose jamais sortir de chez elle. Ce quotidien fait de solitude n’est à terme pas très bon pour sa santé mentale. Un jour, elle devient persuadée qu’elle a été kidnappée quand elle était enfant…
Interrogée par Entertainment Weekly, Christina Choe en a dit plus sur ses ambitions pour le personnage qu’elle façonne depuis maintenant cinq ans :
Au départ, l’idée était de faire de ce personnage féminin une anti-héroïne moralement ambiguë, parce que je n’en ai pas vu beaucoup au cinéma. L’un de mes films préférés est Taxi Driver, et puis chaque série télé a maintenant son anti-héros masculin. Je sentais que si la chose s’est banalisée pour les hommes, cela n’était pas encore le cas pour les femmes.
Choe précise alors sa pensée :
Ce n’est pas seulement que ces personnages sont moralement ambigus. Un grand anti-héros doit aussi avoir une vie intérieure émotionnellement complexe. Il ne faut pas que vous puissiez analyser rationnellement ce qu’ils font et pourquoi ils le font.
Riseborough, l’actrice derrière Nancy, revient aussi sur la psychologie de la protagoniste :
Elle est manipulatrice, ce que nous sommes tous en tant qu’être humain dans une certaine mesure, le problème c’est que sa manipulation repose sur une croyance qui est elle même basée sur une illusion. Cela ne va pas vous aider à mieux la comprendre, mais vous saisirez mieux ses motivations.
Mais ce qui ressort surtout dans tout ça, c’est le besoin d’interaction humaine réelle :
Nous essayons tous de nous connecter maintenant à travers les réseaux sociaux. C’est une expression moderne de la solitude.
L’ambition de Choe et Riseborough est en tout cas de banaliser les anti-héroïnes dans le paysage cinématographique. Retrouvez le trailer ci-dessous :
Le film est actuellement en salles aux États-Unis mais sa sortie n’a pour l'heure pas été annoncée en France.