Nouveau volet de la saga des "Ocean's Insérez un nombre", "Ocean's 8" nous offre à son tour un casting féminin prestigieux. Pourtant, à y regarder de plus près, la vraie star du film se trouve peut-être ailleurs.
Ocean's 8 : roi du casse-ting
Alors qu'arrive l'heure de mettre en scène son onzième long-métrage, Steven Soderbergh choisit Ocean's Eleven, un remake du film L'inconnu de Las Vegas avec Frank Sinatra. Il s'entoure alors d'un casting monstrueux pour monter ce long-métrage placé sous la baguette de la Fée "Classe mondiale".
On y suit donc Danny Ocean (George Clooney) qui met sur pied une équipe de braqueurs pour dévaliser un coffre-fort à Las Vegas. La distribution luxueuse est donc complétée par Brad Pitt, Matt Damon, Julia Roberts, Don Cheadle, Bernie Mac, Scott Caan, Casey Affleck, Carl Reiner, Elliott Gould, Eddie Jemison et Shaobo Qin. Nous sommes en 2001 quand le film sort, tout ces acteurs sont au sommet de leur popularité et le long-métrage fait un carton avec plus de $450 millions de recettes au box-office mondial.
Suite à ce succès, l'équipe rempile pour deux suites : Ocean's Twelve en 2004 puis en 2007 Ocean's Thirteen. Cette année aurait peut-être été marquée par la sortie d'Ocean's Seventeen si la mort de Bernie Mack (Frank Catton) en 2008 n'avait pas ôté l'envie à toute la team de continuer cette aventure.
À la place, nous avons eu droit en 2018 à Ocean's 8, son reboot féminin tout aussi prestigieux dans le choix des actrices. Cette fois-ci, c'est Debbie (Sandra Bullock), la sœur de Danny Ocean, qui prépare le vol d'un bijou. Elle amène avec elle Cate Blanchett, Anne Hathaway, Mindy Kaling, Sarah Paulson, Awkwafina, Rihanna et Helena Bonham Carter. Du lourd au niveau des actrices couvertes de prix. Pourtant, malgré toutes ces étoiles, la vraie star du film est à chercher ailleurs.
Une rivière dans l'Océan
L'intrigue du film réalisé par Gary Ross tourne en effet autour d'un bijou mythique que la bande de cambrioleuses souhaite dérober. Appelé le Toussaint, il s'agit d'un collier de diamants de chez Cartier estimé à 150 millions de dollars. Il sera exposé lors du gala au Metropolitan Museum of Art de New York. C'est là qu'aura lieu le vol, si tout se passe bien. Mais jamais rien ne se passe comme prévu dans les films.
La rivière de diamants du film a vraiment été conçue par le joaillier parisien Cartier. Son nom est un hommage à Jeanne Toussaint qui fut la directrice artistique de la maison de 1933 à 1970. Au-delà de la valeur monétaire, il fallait que le bijou ait une valeur historique significative. Le choix s'est donc porté sur un collier dessiné en 1931 par Jacques Cartier pour le Maharajah de Nawanagar. Ce prince indien commence pourtant sa carrière loin de la joaillerie avec une batte de cricket à la main, un sport dans lequel il excelle. Il sera même capitaine de l'équipe d'Angleterre de 1899 à 1904.
Changement radicale en 1907 pour Ranji Singh qui devient donc Maharajah et, surtout, homme politique. L'homme a néanmoins une autre passion : les diamants ! Devenu l'heureux propriétaire du Queen of Holland, un spécimen exceptionnel de 130 carats dont la valeur est alors estimée à 250 000 livres, il demande à Cartier de lui intégrer sur un collier. Ce sera donc le Jeanne Toussaint.
Si le bijou n'existe plus aujourd'hui, plusieurs photos ont été préservées dans les archives de la maison. S'il n'en est pas une copie exacte, le Toussaint s'en inspire fortement. Il est toutefois 20% plus petit puisqu'il est porté par Anne Hathaway alors qu'il est au départ conçu pour un homme. Le collier a été fabriqué en un temps record de huit semaines. En temps normal, sa confection aurait dû prendre au moins huit mois.
Où est ce bijou depuis la sortie d'Ocean's 8 ? Voilà une autre histoire qu'il faudrait peut-être raconter. Contrairement à son grand frère dont elle s'inspire, cette comédie n'a pour l'instant pas eu de suite annoncée. Le film, malgré des critiques assez tièdes, a tout de même rapporté plus de $300 millions dans le monde. En temps normal, un deuxième épisode serait entré en production dans la seconde. Voilà une preuve de plus, s'il en fallait, que le temps normal est bien loin de nous.