Après "Un homme en colère", Guy Ritchie et Jason Statham se retrouvent avec "Opération Fortune : Ruse de guerre". Une comédie d'action anecdotique qui force sur son aspect décontracté, mais qui peut heureusement compter sur la présence de la reine de la nonchalance, Aubrey Plaza.
Opération Fortune - Ruse de guerre : une équipe de choc
En 2021, Guy Ritchie retrouvait Jason Statham, son compère d'Arnaques, crimes et botanique et Snatch, pour le très sérieux Un homme en colère. Un remake du thriller français Le Convoyeur situé à Los Angeles, dans lequel l'acteur montait un plan imparable pour assouvir sa soif de vengeance. Après ce polar musclé qui porte bien son titre, le cinéaste et le comédien avaient visiblement besoin de souffler.
Avec Opération Fortune : Ruse de guerre, Guy Ritchie et Jason Statham s'offrent un luxueux moment de détente. Une pause dans laquelle le second fait ce qu'il sait faire de mieux : enfiler de superbes costumes de soie dont la souplesse lui permet de lever les jambes comme il le souhaite, et ne pas chercher à rassurer le spectateur sur le fait qu'il dispose de plus de deux expressions faciales.
Dans le long-métrage, il prête ses traits à Orson Fortune, espion de choc au service du gouvernement britannique. Lorsque son commanditaire Nathan Jasmine (Cary Elwes) lui demande de récupérer un objet capable de perturber l'ordre mondial, Fortune voit en cette proposition de travail la possibilité de voyager en jet, d'enchaîner les destinations de rêve et de savourer des grands crus. Une partie de plaisir pendant laquelle il peut compter sur le soutien de Sarah Fidel (Aubrey Plaza), informaticienne capable de pirater n'importe quel système, et de J.J. (Bugzy Malone), jeune tireur d'élite extrêmement prometteur.
Une mission absolument pas impossible
Marchant sur les pas d'Ethan Hunt, Orson Fortune n'est, contrairement au héros incarné par Tom Cruise, jamais stressé ou véritablement en alerte. S'il lui arrive de trottiner, il ne court jamais vraiment. Lorsqu'il se retrouve face à un ennemi, il lui suffit de lui tirer dans le pied pour régler l'affrontement. Quand il doit récupérer des données importantes chez un redoutable trafiquant en pleine nuit, il prend le temps de s'installer au pied de son lit pour profiter d'une célèbre scène de Butch Cassidy et le Kid. Ses partenaires sont tout aussi décontractés, J.J. pouvant par exemple conduire à toute vitesse en ville en ayant les yeux rivés sur son ordinateur.
L'équipe d'Opération Fortune : Ruse de guerre réussit tout sans la moindre difficulté. Pour dynamiser son récit complètement anecdotique qui n'est qu'un prétexte à l'amusement, Guy Ritchie use d'une narration et d'un montage ultra bordéliques, tentant ainsi de faire oublier au spectateur que les enjeux sont insignifiants. Les seules choses qui importent ici sont les coups placés au bon endroit, les répliques sorties au bon moment et les tenues parfaitement taillées.
L'atout Aubrey Plaza
Dans ce spectacle clinquant mais pantouflard, Hugh Grant joue la partition du méchant souriant et cynique, dans la lignée de ses performances dans The Gentlemen et Donjons & Dragons : L'Honneur des voleurs. Cheval de Troie permettant aux héros de se rapprocher du vendeur d'armes milliardaire incarné par Grant, Josh Hartnett trimballe quant à lui son air circonspect tout au long du film dans la peau d'une star hollywoodienne s'improvisant agent secret, parfois très drôle mais malheureusement sous-exploité.
Difficile pour tous ces acteurs d'exister alors qu'ils sont face à Aubrey Plaza, reine de la nonchalance que Guy Ritchie essaie d'insuffler dans son long-métrage, multipliant les efforts là où la comédienne y parvient naturellement. L'absence de danger qui se dégage de l'intrigue s'accorde à merveille à son je-m'en-foutisme total, tout comme les regards lubriques que lui lance Hugh Grant s'accordent à merveille à ses réponses complètement blasées et désintéressées. Le seul grand intérêt du film, c'est elle.
Opération Fortune : Ruse de guerre est disponible sur Prime Video.