Ce soir à la TV : plus d'un million d'entrées, ce film de Steven Spielberg basé sur une histoire vraie est excellent

Ce soir à la TV : plus d'un million d'entrées, ce film de Steven Spielberg basé sur une histoire vraie est excellent

Direction France 3 ce soir pour (re)découvrir ce film récent de Steven Spielberg basé sur une incroyable histoire vraie qui a ébranlé les États-Unis dans les années 1970 : l'affaire des Pentagon Papers.

Pentagon Papers : un grand film de Steven Spielberg

Le film Pentagon Papers (The Post en VO) de Steven Spielberg est sorti dans les salles françaises en 2018. Au casting, on retrouve deux des meilleurs acteurs contemporains : Meryl Streep, qui joue Katharine Graham, la première femme directrice de la publication d'un grand journal américain, le Washington Post, et Tom Hanks, qui incarne Ben Bradlee, le rédacteur en chef du journal.

Le long-métrage est basé sur l'histoire vraie de la décision du Washington Post de publier les documents du Pentagone en 1971, une série de rapports classifiés détaillant les dessous de l'implication politique et militaire des États-Unis au Vietnam de 1945 à 1967. Le film explore les défis rencontrés par Graham et Bradlee, confrontés à de lourdes pressions politiques et sociales, illustrant leur courage et leur détermination à défendre la liberté de presse.

Au box-office, Pentagon Papers a rapporté près de 180 millions de dollars (pour un budget de 50 millions) et a notamment très bien fonctionné en France, puisqu'il a attiré près d'un million et demi de spectateurs. Il a en outre été nommé aux Oscars en 2018 à deux reprises : meilleur film, et meilleure actrice (mais n'en a remporté aucun).

L'histoire vraie derrière le film

Les "Pentagon Papers", officiellement intitulés "Report of the Office of the Secretary of Defense Vietnam Task Force", étaient un ensemble de documents secrets du Pentagone qui ont été divulgués au public en 1971 par Daniel Ellsberg, un analyste militaire et le premier lanceur d'alerte de l'histoire. Ces documents révélaient que le gouvernement américain avait systématiquement menti au public et au Congrès à propos de l'état et de la nature de la guerre du Vietnam, montrant que les chances de succès étaient considérées comme beaucoup plus faibles que ce qui était communiqué.

La publication de ces documents dans le New York Times a d'abord été stoppée par une injonction judiciaire, arguant des risques pour la sécurité nationale. Le Washington Post, sous la direction de Katharine Graham et Ben Bradlee, a choisi de publier malgré les risques légaux et financiers considérables, affirmant le droit du public à savoir et la liberté de presse.

Cette décision a conduit à une bataille judiciaire historique, qui s'est terminée par une victoire pour les journaux lorsque la Cour suprême des États-Unis a statué en leur faveur, jugeant que le gouvernement n'avait pas le droit d'empêcher la publication.

La révélation des Pentagon Papers a eu un impact profond sur la perception publique de la guerre du Vietnam, et a contribué à éroder davantage le soutien à l'effort de guerre et mettant en lumière l'importance de la transparence gouvernementale et de la liberté de la presse. Ce moment charnière de l'histoire américaine souligne la valeur et le pouvoir de l'information et le rôle essentiel des médias dans la démocratie.

Un autre scandale en amorce

À la fin de Pentagon Papers, une scène cruciale fait le lien avec un autre événement historique majeur de la politique américaine : le scandale du Watergate. Après le triomphe du Washington Post et du New York Times devant la Cour suprême, qui a affirmé le droit de la presse de publier les Pentagon Papers malgré les pressions du gouvernement Nixon, la fin du film annonce un autre scandale.

On voit l'immeuble du Watergate de nuit, où des cambrioleurs, travaillant pour le Comité national démocrate, sont surpris en train de s'introduire dans les bureaux du parti démocrate. Cette scène annonce le début du scandale du Watergate qui allait éclater l'année suivante et conduire à la procédure de destitution puis à la démission du président Nixon en 1974​​.