Prince of Persia Les sables du temps : une célèbre actrice s'est vue empêcher de jouer dans le film

"Je risquais la peine de mort"

Prince of Persia Les sables du temps : une célèbre actrice s'est vue empêcher de jouer dans le film

Tiré de la célèbre série de jeux vidéo, le film "Prince of Persia : Les sables du temps" met en vedette Gemma Arterton dans le premier rôle féminin. Pourtant, elle n'était pas le premier choix. En effet, un petit incident diplomatique lui a permis d'intégrer le casting du blockbuster.

Prince of Persia : une licence vidéoludique mythique

Pour ceux qui possédaient un PC et qui étaient férus de jeux vidéo, impossible de passer à côté de Prince of Persia. En effet, la licence qui a vu le jour en 1989 a révolutionné l'univers du jeu de plateformes. Le principe : dans un univers oriental, le joueur doit progresser en affrontant différents ennemis, résoudre des énigmes et échapper à des pièges tous plus difficiles les uns que les autres.

Si les premiers jeux Prince of Persia sont salués par la critique et se vendent comme des petits pains, son premier éditeur Broderbund connaît des difficultés financières, l'obligeant à vendre son bijou. Il est alors racheté par Réd Orb Entertainment qui développe le premier opus de la saga en 3D. C'est un flop retentissant qui fait même quasiment disparaître la licence... jusqu'en 2003 où elle est rachetée par Ubisoft qui sort l'immense Prince of Persia : Les sables du temps.

Par son gameplay plus typé action ainsi que la possibilité de jouer avec le temps, le jeu est un immense succès. Il inspire surtout Disney et Jerry Bruckheimer qui s'allient pour produire la première adaptation du jeu sur grand écran. Et les deux y mettent les grands moyens : Mike Newell (Harry Potter et la Coupe de feu) à la réalisation, une distribution 5 étoiles composée de Jake Gyllenhaal, Gemma Arterton, Alfred Molina et Ben Kingsley, ainsi qu' un budget d'environ 200 millions de dollars. Comment le film ne pouvait pas marcher ?

Entre menaces et interrogatoires

En ce qui concerne l'histoire, Prince of Persia : Les sables du temps suit Dastan, un prince rebelle qui doit unir ses forces avec la princesse Tamina, afin de protéger une mystérieuse dague qui a le pouvoir d'inverser le cours du temps. Cet objet fait évidemment les convoitises de gens très malhonnêtes.

Si Gemma Arterton joue la princesse Tamina, le rôle est à l'origine destiné à l'actrice iranienne Golshifteh Farahani. La comédienne, révélée par les films Le Poirier et À propos d'Elly, connaît sa première consécration internationale avec le film d'espionnage américain Mensonges d'état, réalisé par Ridley Scott.

Cependant, ce film va paradoxalement lui coûter sa place pour Prince of Persia : Les sables du temps. En effet, le sujet du film (une jeune recrue de la CIA tente de traquer un terroriste islamiste en Jordanie) provoque l'ire des autorités iraniennes qui proclame une interdiction de territoire contre la comédienne. Cela l'empêche, par conséquent, de prendre l'avion pour auditionner à Londres. Dans L'Express, elle est d'ailleurs revenue sur cet épisode qui a failli lui coûter la vie :

J'ai subi sept mois d'interrogatoires, car on m'accusait d'avoir mis en danger la sécurité du pays en tournant Mensonges d'état. Je risquais la peine de mort, mais j'ai eu la chance d'être protégée par un juge, pourtant connu pour avoir fait exécuter des milliers de gens, mais dont le fils était un de mes fans. C'est lui qui a récupéré mon passeport, et m'a conseillé de partir au plus vite.

Au final, l'actrice finit plus tard par quitter son pays natal et vit en exil en Europe, de peur des représailles. Cette fuite lui permet cependant de réaliser une carrière internationale plus qu'honorable.

Paterson
Paterson ©Animal Kingdom

Conséquences ?

La non-participation de Golshifteh Farahani à Prince of Persia fut toutefois un mal pour un bien pour la comédienne. En effet, non seulement, le film fut fustigé par la critique et les fans du jeu (comme la plupart des adaptations de jeux vidéo) mais il rentabilisa fort peu son budget avec seulement 336 millions de dollars au box-office.

Surtout, le film fut accusé de whitewashing, du fait que la plupart des personnages censés être d'origine arabe furent joués par des acteurs caucasiens. L'intégration de l'actrice iranienne au casting aurait peut-être pu atténuer la polémique...