Santa & Cie : cette idée folle qui a été abandonnée

Santa & Cie : cette idée folle qui a été abandonnée

En 2017, Alain Chabat met en scène son septième long-métrage avec « Santa & Cie », une comédie familiale de Noël. L'intrigue aurait pu être totalement différente, mettant notamment en opposition deux Pères Noël.

Santa & Cie : la comédie de Noël d'Alain Chabat

Après Didier, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre ou encore RRRrrrr !!!, le cinéaste Alain Chabat revient en 2017 avec son septième film : Santa & Cie. Pour l'occasion il se plonge lui-même dans la peau du Père Noël. Et le soir du réveillon, rien ne va plus. Ses 92 000 lutins tombent tous malades en même temps. Santa est donc obligé de se rendre lui-même sur Terre pour chercher un remède. Mais évidemment, les choses ne vont pas se dérouler comme prévu.

Santa & Cie est une comédie familiale attachante qui peut compter sur un casting impressionnant avec notamment Golshifteh Farahani, Pio Marmaï, Bruno Sanches, Audrey Tautou ou encore David Marsais et Grégoire Ludig.

Santa & Cie
Santa & Cie ©Gaumont

Un faux Père Noël

À l'origine, Alain Chabat avait une tout autre idée en tête. L'idée de faire un film de Noël lui est venue lorsqu'il était en Californie, pendant les fêtes de fin d'année de 2015. Son idée est simple : proposer une comédie de Noël décalée dans laquelle Santa se retrouve dans un Paris désenchanté. Alain Chabat a déclaré au micro de Télé Loisirs :

Le cynisme est pour moi la dernière des qualités. Je suis archi premier degré. J'aime détourner les codes du conte de Noël, mais je ne veux pas casser le jouet.

Il commence alors l'écriture de son film pour s'amuser mais finit par se prendre au jeu. Il y consacre plusieurs semaines et parvient à trouver le ton juste. Au départ, Alain Chabat imagine une histoire où son personnage rencontre un faux Père Noël à Paris. Ne comprenant pas qu'il s'agit d'un acteur pour divertir les enfants, Santa considère que ce Père Noël est un usurpateur d'identité. Il imagine alors un récit où les deux Pères Noël s'affrontent. C'est en tout cas ce qu'a expliqué Jean-Philippe Moreaux, le chef décorateur, au micro de BFMTV :

Santa atterrissait chez nous et il se rendait compte que la société de consommation avait créé ce Père Noël rouge, qui est pour lui un imposteur. L’idée a disparu au fil des versions. On se disait que ce combat n’était pas nécessairement le plus porteur pour une histoire qui veut faire rêver. C’était trop réaliste.

Santa & Cie
Santa & Cie ©Gaumont

Et puis le planning serré de la production d'Alain Chabat n'aurait pas permis d'obtenir les droits d'utilisation du Père Noël rouge auprès de Coca-Cola. En effet, l'entreprise est l’inventeur du Père Noël rouge dans les années 1930. Et puisque Santa & Cie a débuté sa pré-production le 25 décembre 2015 pour une sortie dans les salles obscures le 6 décembre 2017, le timing était trop serré pour s'engouffrer dans des négociations interminables. Olivier Bériot, le chef costumier de Santa & Cie, a expliqué ce problème de droit au micro de BFM TV :

Au départ, Coca était tout à fait partant pour qu’on utilise le nom. La marque venait de sortir un Coca vert et la conclusion du film, c’était que c’était un deal entre Coca et Santa, qui lui avait intenté un procès. Pour éviter le procès, Coca avait proposé à Santa un Coca qui lui ressemble, un Coca vert. Quand j'entends parler de cette histoire, on est à huit mois du tournage. On ne fait pas des deals avec des entreprises de cette taille en huit mois...

C'est à cause de cet empêchement d'ordre juridique que Alain Chabat reprend l'écriture de Santa & Cie et imagine ce récit des lutins qui tombent malades. Débarqué à Paris, Santa se lie d'amitié avec une famille qui tente de l'aider, comme l'explique toujours Jean-Philippe Moreaux :

La solution vient des enfants. C’est beaucoup plus poétique.

D'autres idées abandonnées

Le clash entre le Père Noël rouge et Santa n'est pas la seule idée abandonnée par Alain Chabat. Le cinéaste avait un panel de propositions plus ou moins loufoques qui n'ont pas abouti. Par exemple, il avait imaginé une chorégraphie des lutins sur la musique Enjoy Yourself des Jackson 5. Mais cette séquence a elle aussi été supprimée comme l'explique Bruno Sanches, qui incarne les lutins de Santa :

Avec Louise Chabat on a appris une vingtaine de chorégraphies. On a eu un mois de préparation. Mais les droits de la chanson étaient très, très chers.

Jean-Philippe Moreaux donne lui aussi des détails concernant cette scène ambitieuse :

Cette scène était assez impressionnante. La musique retentissait, il y avait une lumière noire et tous les éléments du décor ainsi que les costumes des lutins basculaient en fluo. C’était presque du dessin animé.

Bruno Sanches se souvient également d'une scène où :

Santa affrontait dans un cauchemar des lutins des ténèbres. On a tourné tellement de choses dans ce monde du Père Noël qu’Alain aurait pu faire un film rien qu’avec ça, mais ça ne racontait pas la même histoire…

Enfin, le dessinateur Maxime Rebière, qui a travaillé sur les costumes des personnages, se souvient d'une autre idée laissée de côté. Apparemment, Audrey Tautou, qui incarne Wanda, l'épouse de Santa, débarquait à Paris :

Elle devait aller dans une boîte de nuit et se mettre à danser de manière très saccadée, presque comme du breakdance.

Avec un budget conséquent de 24 millions d'euros selon Le Point, Alain Chabat est parvenu à proposer un conte de Noël drôle et décalé, et ce, malgré toutes ces idées abandonnées.