Signes : avez-vous repéré ces éléments importants dissimulés dans le film ?

Signes : avez-vous repéré ces éléments importants dissimulés dans le film ?

Dans "Signes", M. Night Shyamalan établit de nombreuses connexions entre tous les événements qui se déroulent à l'écran, même les plus anodins. Retour sur plusieurs détails qui renforcent l'émotion et le message du film avec Mel Gibson et Joaquin Phoenix.

Signes : une famille face aux extraterrestres

Après le succès colossal de Sixième Sens, qui totalise près de 673 millions de dollars de recettes mondiales, M. Night Shyamalan subit la réception plus mitigée d'Incassable en 2000, qui ne rapporte "que" 248 millions de dollars à travers le monde. Convaincu que le public n'était pas encore totalement prêt pour les films de super-héros, et encore moins pour un film de super-héros traité de manière aussi sombre et dramatique, le cinéaste appelle Disney et lance aux producteurs, comme il l'explique au site The Ringer en 2020 :

Je veux juste faire un film joyeux et qui n'ait pas cette notion de fardeau.

Il ajoute :

Il peut y avoir beaucoup de conflits dedans mais le ton doit presque être enfantin.

Signes
Signes ©Walt Disney Studios Motion Pictures

Même s'il n'en a pas forcément l'air au premier regard, ce long-métrage "joyeux" n'est autre que Signes, qui sort en 2002 et s'impose comme un nouveau carton, avec plus de 408 millions de dollars de recettes mondiales. Le film débute quand Graham Hess (Mel Gibson), son frère Merrill (Joaquin Phoenix), son fils Morgan (Rory Culkin) et sa fille Bo (Abigail Breslin) découvrent des cercles de culture dans leur champ de maïs. Très vite, ils ont également l'impression qu'une présence rôde autour de leur propriété. Pensant d'abord à un coup monté par certains de leurs voisins, ils finissent par se convaincre qu'il pourrait s'agir d'extraterrestres, alors que des phénomènes similaires se produisent dans le monde entier.

Si la menace venue d'un autre monde sert évidemment le suspense, elle permet surtout à une famille endeuillée de se reconnecter, et à un ancien pasteur de retrouver la foi à laquelle il avait renoncée. La luminosité évoquée par M. Night Shyamalan passe par leur évolution, par leur soutien à toute épreuve et par les touches d'humour dues à leurs réactions et attitudes parfois curieuses, mais toujours justifiées dans le scénario.

Rien n'est laissé au hasard

Chaque nouvelle vision du long-métrage permet d'ailleurs de repérer certains éléments habilement dissimulés à l'écran et d'apprécier toutes les connexions entre les différents événements, même les plus anodines. Parmi les détails les plus touchants, il y a le fait que les Hess doivent absolument se toucher pour que le babyphone fonctionne bien et puisse ainsi capter les communications entre les aliens. Par ailleurs, la marque du crucifix décrochée est visible sur l'un des murs de la maison, signifiant l'état d'esprit de Graham vis-à-vis de la religion avant sa longue conversation avec Merrill, l'un des passages les plus forts du film.

Signes
Signes ©Walt Disney Studios Motion Pictures

Comme l'a repéré un utilisateur de Reddit, la petite Bo regarde un épisode du cartoon Le Laboratoire de Dexter dans les premières minutes. L'un des personnages frappe un monstre à la tête avec un bâton, avant que Dexter ne soit plongé la tête dans l'eau. Des péripéties qui ne sont pas sans rappeler le dénouement de Signes, où Graham demande à Merrill de "frapper fort" et où tous les verres d'eau déposés par la fillette dans la maison jouent un rôle capital.

Enfin, comme le souligne le site Screenrant, Graham souhaite appeler un médecin pour soigner ses chiens, ne voulant pas faire appel à un vétérinaire. Plus tard, la boîte aux lettres de Ray Reddy (M. Night Shyamalan), impliqué dans l'accident qui a coûté la vie à l'épouse du héros, indique qu'il est le vétérinaire de leur bourgade.

Une incapacité à compartimenter

Lors de son entretien pour The Ringer, M. Night Shyamalan est revenu sur son don pour lier tous les éléments de l'histoire, qu'il explique par une incapacité à "compartimenter" :

Ce que j'ai remarqué chez moi, c'est que je n'ai presque aucune capacité à compartimenter. Par exemple, vous et moi avons une conversation, et la conversation que j'ai eue avec ma femme ce matin affecte directement la façon dont j'interagis avec vous. (...) C'est une chose à la fois merveilleuse et très peu pratique. Les gens qui sont capables d'hyper-compartimenter, c'est comme s'ils avaient un superpouvoir. Donc, quand j'écris une ligne de dialogue de Bo qui dit : "Est-ce que je peux avoir un verre d'eau ? Il y a un monstre dans ma chambre", (...) dans un film basé sur le fait que tout a un sens, quel est celui de cette ligne ? Alors on continue d'y penser comme ça et ça continue de se dérouler.

Un "art de la juxtaposition" que le cinéaste maîtrise à merveille.