Peu de temps après sa sortie, le film "Sœurs d'armes" de Caroline Fourest avait été visé par une polémique, à laquelle la réalisatrice avait pris part. Hélas, le long-métrage avait été un échec au box-office.
Sœurs d'armes : la première fiction de Caroline Fourest
En octobre 2019, le film Sœurs d'armes sort au cinéma. Il s'agit du premier long-métrage de fiction mis en scène par Caroline Fourest (elle avait précédemment réalisé des documentaires).
Notamment porté par Camélia Jordana, Esther Garrel et Amira Casar, le film inspiré de faits réels relate l'histoire de deux jeunes Françaises, Kenza et Yaël, qui rejoignent une brigade internationale aux côtés des combattantes kurdes. Leur périple les amène à rencontrer Zara, une rescapée yézidie. Malgré leurs différences culturelles, ces femmes solidaires découvrent leur force et suscitent la crainte chez leurs adversaires. Le film explore des thèmes tels que la sororité, la résilience et la détermination dans des contextes de conflit.
À sa sortie, Sœurs d'armes (qui disposait d'un budget de plus de cinq millions d'euros) est un échec au box-office français. Peu aidé par des critiques presse négatives, le film n'attire que 85 000 personnes en salles.
Pourquoi le film avait-il fait polémique ?
Deux jours seulement après sa sortie, Sœurs d'armes a été visé par une organisation revendiquant la cause des Kurdes face à Daech. Cette dernière estimait en effet que le film de Caroline Fourest travestissait la "réalité historique". Sur Twitter, un communiqué émanant du "collectif des combattantes et combattants francophone du Rojava" (CCFR) avait fustigé le film et sa réalisatrice, regrettant notamment son manque d'intérêt pour les principaux intéressés : "Les deux héroïnes du film sont des volontaires françaises rejoignant les rangs des Kurdes, pourtant n’a pas interrogé un seul d’entre nous". Le collectif estimait également que la réalisatrice cherchait à couler ses personnages féminins "dans le moule de son féminisme occidental et institutionnel". Enfin, le CCFR regrettait que le filme nuise à la réputation des Unités de protections du peuple, les brigades des Kurdes de Syrie, et appelait à son boycott.
La réponse de Caroline Fourest
Peu après la mise en ligne de ce communiqué fustigeant son film Sœurs d'armes, Caroline Fourest avait pris la parole publiquement sur son blog, précisant que son long-métrage avait reçu "le soutien de plusieurs mouvements kurdes et d'associations Yézidis" et que le communiqué émanant du CCFR avait en réalité été créé par "un jeune volontaire français d'extrême gauche" cherchant à lui nuire :
Un compte Twitter anonyme créé il y a quelques jours, en octobre 2019, prétend parler au nom des « combattantes et combattants francophones du Rojava » pour se plaindre de « Sœurs d’armes ». Le film porterait atteinte à leur « moralité » révolutionnaire. Parce qu’il ose montrer qu’il arrive qu’on boive et qu’on tombe amoureux en faisant la guerre ! Cher jeune militant, croisé la veille de ce communiqué à France Inter, ne perdez pas votre temps à nourrir les trolls Turcs contre un film qui rend hommage aux Kurdes… Il y a plus urgent. Dénonçons ensemble cette invasion infâme. Les représentants du Rojava en France, à qui j’ai montré le film parmi les premiers, l’aiment et le soutiennent. C’est l’essentiel pour moi.
avait ainsi déclaré Caroline Fourest, mettant également en avant un communiqué de la "Représentation du Rojava en France", qui récusait les accusations du CCFR :