ATTENTION, cet article contient des spoilers ! Dans "Soleil vert", Edward G. Robinson incarne le vieil ami de Charlton Heston, qui enquête à ses côtés sur les agissements douteux d'une corporation. Il s'agit du dernier long-métrage du comédien, décédé quelques semaines après le tournage.
Soleil vert : bienvenue en 2022
Lorsqu'il tourne Soleil vert en 1972, Richard Fleischer est sur un enchaînement parfait. Cinéaste extrêmement éclectique, capable du meilleur (Les Vikings) comme du pire (Kalidor), le réalisateur vient alors de mettre en scène le terrifiant L'Étrangleur de Rillington Place, le mélancolique Les Complices de la dernière chance, l'efficace Terreur aveugle et le désabusé Les Flics ne dorment pas la nuit.
Basé sur le roman de Harry Harrison, Soleil vert marque le retour de Richard Fleischer à la science-fiction, genre auquel il s'est déjà essayé avec Le Voyage fantastique. Le film se déroule à New York, en 2022. La révolution industrielle a conduit à l'anéantissement progressif de notre planète, causé en partie par la pollution et la surpopulation mondiale. Les ressources étant épuisées, les humains se nourrissent grâce à la société Soylent Corporation, qui construit une nourriture de synthèse rationnée.
Lorsque la société annonce sortir le Soleil vert, un nouvel aliment plus nutritif mais extrêmement cher, des émeutes perturbent la ville. Installé avec son vieil ami Solomon Roth (Edward G. Robinson), le policier Frank Thorn (Charlton Heston) se met à enquêter sur la mort de William Simonson (Joseph Cotten), l'un des cadres dirigeants de Soylent Corporation. Au cours de ses investigations, il s'aperçoit que la victime était sur le point de révéler un terrible secret.
Edward G. Robinson malade pendant le tournage
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Ce terrible secret que le héros et le spectateur découvrent à la fin du film, Solomon Roth le devine pendant l'enquête. Complètement désabusé, le personnage se rend au "Foyer", lieu conçu pour les personnes souhaitant se faire euthanasier. Sous le regard impuissant de Frank Thorn, "Sol" se laisse partir en écoutant Beethoven et Edward Grieg, en observant des paysages naturels. Une scène particulièrement touchante, qu'Edward G. Robinson tourne quelques semaines avant son décès, alors qu'il souffre d'un cancer de la vessie.
Soleil vert est le dernier long-métrage du comédien connu pour ses rôles dans Le Petit César, Assurance sur la mort, La Femme au portrait, Le Criminel ou encore Key Largo. Le 26 janvier 1973, l'acteur décède à l'âge de 79 ans. Lors de ses funérailles organisées à Los Angeles, son ami Charlton Heston, qui lui avait déjà donné la réplique dans Les Dix Commandements, lui rend hommage. Il cite notamment le passage suivant de Jules César de William Shakespeare, selon l'ouvrage Little Caesar : A Biography of Edward G. Robinson :
Sa vie fut douce, les éléments de son être étaient si heureusement combinés, que la nature put se lever et dire à l'Univers : C'était un homme.
Un décès et un hommage qui rendent la présence du comédien et ses scènes dans Soleil vert encore plus émouvantes.