SOS Fantômes : un premier scénario fou

La première version du scénario de SOS Fantômes écrite par Dan Aykroyd est complètement folle. Il souhaite que ses chasseurs de fantômes le fassent à travers le temps, les dimensions et dans le futur. Pour le casting, il imagine à ses côtes la présence de John Belushi et Eddie Murphy. Les deux n'apparaîtront pas dans le film pour des raisons bien différentes. Murphy parce qu'il préfère jouer dans Le Flic de Beverly Hills. Belushi parce qu'il meurt tragiquement avant le début du tournage. L'histoire du film devait également être beaucoup plus impressionnante visuellement avec l'apparition d'une cinquantaine de différents monstres géants. Quand il en propose la réalisation à Ivan Reitman, ce dernier lui dit qu'il est intournable en l'état et coûterait environ 300 millions de dollars à produire ! Le scénariste ronge son frein et reprend son histoire pour en faire celle que l'on connait aujourd'hui.

SOS Fantômes
SOS Fantômes ©Columbia Pictures

Un incontournable du cinéma

On y suit donc les docteurs Peter Venkman (Bill Murray), Raymond « Ray » Stantz (Dan Aykroyd) et Egon Spengler (Harold Ramis), chercheurs spécialisés en parapsychologie de l'université Columbia de New York. Leurs recherches ne sont pas prises au sérieux par tous et ils se retrouvent virés de leurs postes. En réponse, ils ouvrent leur propre agence paranormale et deviennent des chasseurs de fantômes. Leur mission ? Débarrasser la Grosse Pomme de ces spectres dont les apparitions sont de plus en plus fréquentes.

Dana Barrett (Sigourney Weaver), une jeune violoncelliste, est une des nouvelles victimes de cette épidémie ectoplasmique. De nombreux évènements paranormaux se produisent dans son appartement et elle fait appel aux Ghostbusters pour lui venir en aide. Bientôt débordé par la demande, le trio devient quatuor avec l'ajout de Winston Zeddemore (Ernie Hudson) qui va leur prêter main forte dans leur combat contre le dieu maléfique Gozer.

SOS Fantômes a marqué toute la décennie 80 avec son ambiance sombre et effrayante pourtant traitée sous le spectre de la comédie. Il faut dire qu'il est difficile de ne pas rire face à des acteurs aussi doués pour le genre. Ivan Reitman, spécialiste des zygomatiques avec Stripes les bleus, Jumeaux ou Un flic à la maternelle, fait le boulot derrière la caméra. Le tout est enrobé par une bande-son mythique avec le Ghostbusters de Ray Parker Jr. qui se vend par millions dans le monde. On peut vraiment parler de sans-faute. Cette réussite se ressent même jusque dans ses résultats au box-office. Produit pour 30 millions de dollars, il en rapporte presque 300 millions dans le monde. Un coup de maître pour Dan Aykroyd qui a pu compter sur ses ancêtres pour influencer l'histoire.

Il y a quelqu'un ?

Si le scénario de SOS Fantômes est autant teinté d'obscurantisme, ce n'est pas un hasard tellement l'histoire de la famille de Dan Aykroyd est liée au monde de l’occulte. Son arrière-grand-père, Samuel A. Aykroyd, était en effet un enquêteur psychique renommé du XIXe siècle qui dirigeait des séances de spiritisme dans la ferme familiale dans l'est de l'Ontario, épaulé par un médium nommé Walter Ashurst. Cette prédisposition pour le paranormal a été transmise ensuite au grand-père d'Aykroyd, Maurice, qui était ingénieur pour la Bell Telephone Company. Il aurait même essayé d'utiliser son savoir-faire pour créer une radio à cristal à haute vibration afin de rentrer en contact avec le monde des esprits.

SOS Fantômes
SOS Fantômes ©Columbia Pictures

Cette fascination a continué avec le père d'Aykroyd qui possédait une importante bibliothèque de livres sur des sujets effrayants, gravant dans l'esprit de son fils des rêves et des cauchemars habités de créatures extraordinaires venues de l'au-delà. Avec un tel pédigree, il ne faut pas s'étonner que le scénariste ait eu une idée aussi farfelue que celle de SOS Fantômes.

La comédie est à retrouver en streaming sur Netflix.