Steven Spielberg a un crochet contre Hook

Steven Spielberg a un crochet contre Hook

Décidément, Steven Spielberg n’accroche pas à « Hook ou la revanche du Capitaine Crochet » ! Il revient sur son ressenti dans une interview délivrée au magazine Empire.

Steven Spielberg fait partie des grands noms du 7ème art aux côtés de personnalités telles que Stanley Kubrick (Shining) et Francis Ford Coppola (Apocalypse Now). Sa carrière comporte de véritables phénomènes culturels, à l’instar de l’émouvant E.T., l’extra-terrestre (1982) et de l’angoissant Jurassic Park (1993). Cependant, il lui est arrivé de commettre des erreurs de parcours. Hook ou la revanche du Capitaine Crochet en fait partie - selon lui -.

Retour au Pays imaginaire

Inspiré du roman écrit par J. M. Barrie, le film produit par TriStar Pictures nous présente un Peter Pan désormais adulte. Il s’agit d’un parti-pris dangereux, puisqu’en totale contradiction avec les aventures de l’enfant refusant de grandir. Est-ce que les studios ainsi que le réalisateur en avaient conscience ? Peut-être. En tous les cas, ils n’ont pas fait les choses à moitié en constituant le casting !

Afin d’incarner celui qui veillait autrefois sur les Garçons perdus, leur choix s’est porté sur un des meilleurs acteurs de ces dernières décennies : Robin Williams. Si l’acteur est décédé en 2014, ce dernier a laissé derrière lui une filmographie impressionnante. Parmi ses pépites, se trouvent notamment Good Morning, Vietnam (1987), l’hilarant Madame Doubtfire (1993) et Will Hunting (1997).

Le rôle du capitaine Crochet fut, lui, accordé à Dustin Hoffman (Neverland). Julia Roberts (Le Sourire de Mona Lisa) interprète la fée Clochette au mauvais caractère, tandis que grand-mère Wendy n’est autre que Maggie Smith (Downton Abbey). À noter que Phil Collins (Tarzan) apparaît aussi en tant que l’inspecteur Good.

La réception est très mitigée, les critiques négatives pointant directement le scénario du doigt. Spielberg n’aurait pas su retranscrire la magie de l’univers de Pan, ni même fournir une histoire à la hauteur des espérances.

Les chiffres du box-office sont bons puisqu’ils s’élèvent à près de 300,9 millions de dollars pour un budget de 70 millions. Pourtant, il n’est pas le succès commercial escompté. Paru trois semaines seulement après La Belle et la Bête de Disney durant l’hiver 1991, la concurrence se serait révélée trop rude selon les studios.

Steven Spielberg en détracteur de son propre Hook

Le cinéaste a exprimé son avis à plusieurs reprises quant au long métrage. En 2011, il révèle à Entertainment Weekly qu’il n’est pas fier des scènes se déroulant au Pays Imaginaire, qu’il juge peu inspiré. Le réalisateur de Cheval de guerre (2011) regrette ne pas avoir eu accès à la technologie actuelle, inexistante à l’époque du tournage. Accessible, elle lui aurait permis de créer un monde incroyable et entièrement digital – à chacun ses préférences -.

Deux ans plus tard, il fait part de ses espérances lors d’une interview pour le programme radio Kermode and Mayo's Film Review. Il souhaite pouvoir revisionner le film pour, un jour, peut-être, l’apprécier davantage. Outch.

Car jamais deux sans trois, Steven Spielberg est revenu sur les causes de son désamour pour Hook lors du dernier numéro d’Empire.

Je me sentais comme un poisson hors de l'eau pendant Hook. Je n'avais pas confiance dans le script, si ce n’est le premier acte et l'épilogue. Mais je n'avais pas de conviction concernant le corps du film. Je ne savais pas vraiment ce que je faisais, et j’ai tenté de masquer mon insécurité par la valeur de la production. Plus je me sentais mal à l’aise, plus les décors devenaient chatoyants.

Une insatisfaction incompréhensible

Il est incroyable qu’un tel maître du paysage cinématographique puisse se sentir ainsi dérouté. À moins qu’il ne revienne à nouveau sur cette affaire, nous ne saurons jamais comment une telle situation a pu se produire. N’avait-il pas son mot à dire sur l’écriture confiée à James V. Hart (Dracula), Nick Castle (La Tête dans les nuages) et Malia Scotch Marmo (Rafina) ? A-t-il au moins manifesté son désarroi à TriStar Pictures ? Si c’est le cas, ce n’en est que plus surprenant.

Aux vues du respect voué à Spielberg, ne pas prendre ses opinions en compte semble inconcevable. Aucun membre des studios ou de l’équipe n’a commenté ses dires pour le moment. Au moins, cela étouffe dans l’œuf une controverse.

Malgré son ressenti, beaucoup de spectateurs ont été bercés par Hook ou la revanche du Capitaine Crochet et, sans nul doute que l’enfant sommeille encore en eux. Qui est partant pour un énième visionnage ?

En attendant, vous retrouverez la dernière réalisation de Steven Spielberg dès le 28 mars prochain dans les salles obscures. Il vous reste donc encore un peu de temps avant d’embarquer pour un voyage dans le futur grâce à Ready Player One.