Terry Gilliam a failli réaliser un film Alien

Terry Gilliam a failli réaliser un film Alien

La saga Alien aurait pu prendre une tournure inattendue si Terry Gilliam avait accepté de réaliser un épisode. Il a refusé et explique pourquoi !

Terry Gilliam est devenu un abonné des projets maudits. Ces dernières années, sa carrière ressemble à un parcours du combattant, semé d'embûches. En 2009, lors du tournage de L'Imaginarium du docteur Parnassus, son acteur principal Heath Ledger décède. En 2014 sort enfin son Zero Theorem, qu'il n'arrivait pas à concrétiser. Mais l'exemple le plus spectaculaire reste son histoire avec L'Homme qui tua Don Quichotte, qu'il a réussi à sortir en 2018 après plus de 15 ans de galère. Cette semaine on a appris qu'il ressortait de son tiroir l'adaptation de Mr Vertigo qu'il tente de concrétiser depuis 2011.

Il y a les projets compliqués, les avortés et ceux qu'il a refusé. Cette dernière catégorie aurait certainement pu permettre de modifier sa carrière et de l'enrichir de quelques titres. Parmi eux, on y retrouve par exemple une des suites de la saga Alien. Dans une interview pour Roger Ebert.com, il a admis avoir été approché à une époque pour réaliser une des suites mais il a préféré décliner la proposition :

On m'a offert une suite Alien parce que j'étais en vue à cette époque, à cause de Bandits, bandits et The Fisher King : Le Roi pêcheur, et je ne veux tout simplement pas faire des films comme ça. Ils sont comme des boulots à l'usine, en travaillant pour un studio. Mon dernier emploi à l'usine était à l'usine d'assemblage Chevrolet à Los Angeles, au cours de ma première année de lycée, je passais le quart de la nuit sur une ligne. Plus jamais.

Une vision radicale, qui n'est pas totalement fausse. On sait que les studios ont tendance à imposer des choses, peu importe qui est le réalisateur et surtout lorsqu'il s'agit d'un projet dans lequel des millions sont investis. Avec son caractère, l'expérience aurait été compliquée. Il a par ailleurs décliné car il avoue ne pas être fan de la franchise. Pas fan, du tout. Il s'est montré extrêmement critique envers ces films :

Alien est juste un train fantôme où quelque chose saute et vous ne savez pas qui va mourir ensuite. Quand j'ai regardé le premier Alien, tout ce que je disais c'était : "Tue-les tous et finissons-en", parce que tu sais juste qu'ils vont tous mourir en cours de route. À la fin, Sigourney Weaver, que nous avons appréhendé comme un officier militaire très dur, court en sous-vêtements en essayant de trouver un chat. Arrêtez de vous foutre de la gueule du monde !

Autant on peut être d'accord avec lui sur l'utilisation des réalisateurs dans le système des studios, autant ses propos sur la franchise sont plus discutables. Alien et Aliens sont deux films cultes. Pas totalement dingue, le garçon a tempéré ses propos par la suite, ciblant la fin comme le principal problème du premier volet :

Il y a des grands moments, mais le plan qui n'aurait pas dû être dans le film est celui qui montre l'alien sortir du sas. Vous voyez l'extraterrestre et c'est un gars dans un costume en caoutchouc. Jusque-là, vous ne voyiez que des morceaux de l'alien, et il semblait énorme, vaste, terrifiant. C'était si intelligent. C'était comme le requin dans Les Dents de la Mer. J'ai dit à Ridley : "Coupe-le !"

Ce n'est vraisemblablement pas pour la suite de celui-ci qu'il a été approché mais plutôt pour Alien 3. Il évoque plus haut The Fisher King qui est un de ses films du début des années 90, ce qui tombe à la même période. En voyant comment David Fincher a galéré avec le studio, Gilliam a bien fait de refuser de mettre les pieds dans cette affaire.