The Covenant : que vaut le film de guerre de Guy Ritchie avec Jake Gyllenhaal ?

The Covenant : que vaut le film de guerre de Guy Ritchie avec Jake Gyllenhaal ?

Jake Gyllenhaal et Dar Salim sont pris d'assaut par les Talibans en plein désert afghan dans "The Covenant". L'un des films les plus étonnants de Guy Ritchie, même si le réalisateur britannique n'a pas vraiment gagné en subtilité.

The Covenant : les prisonniers du désert

Après une pause détente avec l'anecdotique Opération Fortune : Ruse de guerre, Guy Ritchie est déjà de retour avec The Covenant. Un projet qui est lui aussi privé d'une sortie au cinéma en France et qui marque la première incursion du réalisateur britannique dans le film de guerre, un genre dans lequel le spécialiste des gangsters londoniens n'était pas vraiment attendu. Pour ce long-métrage, il met de côté l'humour de Snatch et The Gentlemen pour retrouver le premier degré inébranlable et surprenant d'Un homme en colère.

Comme pour ce dernier, Guy Ritchie dévoile avec The Covenant une histoire scindée en trois parties. Dans la première, le sergent John Kinley (Jake Gyllenhaal) perd l'un de ses hommes ainsi qu'un traducteur afghan lors d'une attaque à la bombe. Peu de temps après, sur sa base, il fait connaissance avec son nouvel interprète, Ahmed Abdullah (Dar Salim). Constatant qu'il ignore souvent ses ordres, le militaire américain ne lui fait pas confiance.

The Covenant
The Covenant ©Prime Video

Néanmoins, l'instinct d'Ahmed est d'une aide précieuse pour John et ses hommes. Mais lorsque le groupe est trahi par l'un de ses contacts et que l'interprète comprend que des Talibans sont sur le point de les attaquer, il est malheureusement déjà trop tard... Pour avoir une chance de survivre et de s'extirper d'un désert contrôlé par leurs ennemis, les soldats réalisent qu'ils doivent absolument se fier à leur nouvelle recrue.

Un survival efficace

Difficile pour Guy Ritchie de faire original avec cette introduction marquée par une relation tendue entre deux hommes contraints de collaborer, des attaques violentes et l'annonce d'une traque effrénée dans les montagnes. The Covenant arrive effectivement après DémineursLe Royaume ou encore Du sang et des larmes, qui se penchent tous sur des thèmes et des situations similaires. Mais une fois la mise en place extrêmement classique passée, Guy Ritchie semble enfin s'intéresser à ses personnages et abandonne les scènes mécaniques quand ils se retrouvent dans un véritable bourbier.

The Covenant
Ahmed (Dar Salim) - The Covenant ©Prime Video

Le long-métrage se transforme alors en récit d'abnégation où Ahmed devient central, tandis que Kinley passe au second plan. C'est au cours de cette partie que le réalisateur paraît le plus inspiré, filmant l'assaut d'une bicoque en plein milieu du désert avec brutalité et efficacité, avant de se concentrer sur la pugnacité impressionnante de l'interprète. Si ces scènes sont les plus réussies, c'est aussi parce que les notions d'entraide, de solidarité et de sacrifice passent sans le moindre dialogue et avant tout par la mise en scène, The Covenant ne tombant par exemple pas dans les discours dégoulinants de bravoure et de fraternité comme le fait Horse Soldiers.

Le Guy Ritchie de la maturité ?

Guy Ritchie refait appel au compositeur Christopher Benstead, qui signe une nouvelle partition grave dans la lignée de celle d'Un homme en colère. Un thème solennel qui rappelle sans cesse au spectateur que tout est ici très sérieux et que l'objectif de l'entreprise est de rendre hommage aux interprètes afghans, dont des centaines ont été tués par les Talibans pour avoir aidé l'armée américaine. Une intention louable mais que le réalisateur exprime avec son manque de subtilité habituel, notamment au cours d'un final où des mercenaires de l'Oncle Sam font des ravages et déciment leurs ennemis par dizaines sans ciller.

The Covenant
The Covenant ©Prime Video

The Covenant s'impose tout de même comme l'un de ses films les plus étonnants tant Guy Ritchie est habité par son sujet, à mille lieues de ceux qu'il a l'habitude de traiter. Il réussit d'ailleurs la plupart du temps à se concentrer sur l'essentiel : la survie et l'amitié qui naît dans l'adversité. Évitant les sempiternels dialogues patriotiques, le réalisateur ne peut malheureusement pas s'empêcher d'appuyer lourdement sur tout le reste : la douleur, la combativité, le talent des deux personnages pour mettre des balles en pleines têtes quand leurs assaillants visent à côté ou encore le sens du devoir et l'interdiction d'abandonner un compagnon d'arme. Malgré tous ses efforts pour s'imposer comme un cinéaste subtil, sobre et sensible, ses effets bourrins ne cessent hélas de reprendre le dessus.

The Covenant est disponible sur Prime Video.