En octobre dernier, Wes Anderson sort « The French Dispatch ». Une aventure inédite découpée en plusieurs histoires qui se déroulent dans une ville fictive française du XXème siècle.Et pour l'occasion, le cinéaste a posé ses caméras partout dans la ville d'Angoulême.
The French Dispatch : bienvenu à Ennui-sur-Blasé
Pour son dixième film, Wes Anderson décide de rendre hommage à la culture française. Pour ce faire, le cinéaste pose ses caméras à Angoulême pour raconter les aventures d'un magazine américain : The French Dispatch. Le public suit ainsi plusieurs journalistes dans leurs reportages à travers quatre récits distincts. Mais le long-métrage ne se déroule pas à proprement parler dans la capitale charentaise.
Wes Anderson décide en effet d'inventer une ville nommée Ennui-sur-Blasé, deux mots qui ont presque le même sens, et qui, d'une certaine manière, représentent l'esprit français à l'international. Avec The French Dispatch, Wes Anderson a décidé de représenter la France sous différents jours, à travers différentes époques, de 1930 à 1970.
Comme d'habitude, avec The French Dispatch, Wes Anderson réunit un casting hallucinant avec plus d'une vingtaine de célébrités internationales : Timothée Chalamet, Léa Seydoux, Bill Murray, Saoirse Ronan, Adrien Brody, Willem Dafoe, Elisabeth Moss, Christoph Waltz, Frances McDormand, Owen Wilson, Tilda Swinton, Jeffrey Wright, Edward Norton, Benicio del Toro, Liev Schreiber ou encore Lyna Khoudri (et on en passe). Forcément, une telle distribution attire du monde, et The French Dispatch a encaissé plus de 46 millions de dollars de recettes au box-office.
Quand Wes Anderson pose ses caméras à Angoulême
Le réalisateur voulait offrir une image pittoresque mais non artificielle de la France. Il fallait donc trouver la ville parfaite pour raconter les aventures folles de son journal. Pour trouver le lieu idéal, Adam Stockhausen, le chef décorateur du film, a expliqué dans le magazine AD, qu'ils ont d'abord fait des recherches sur Google Maps. Un moyen simple de sillonner de nombreuses villes françaises. La deuxième étape a été d'envoyer des équipes dans les différentes villes sélectionnées pour prendre des photos et des vidéos des décors. C'est finalement Angoulême qui a été choisie, comme le précise Adam Stockhausen :
Angoulême avait l’ancienneté et l’architecture qu’il nous fallait, mais plus encore que la vieille ville préservée, il y avait des rues sinueuses, des escaliers, un viaduc, et tout un empilement vertical d’espaces intéressants et uniques. Cela a donné des images magnifiques, et cela rappelle aussi certains quartiers de Paris, Lyon et d’autres villes françaises. La grande variété de pentes, d’escaliers, de passages et de virages qu’offrait la ville était assez stupéfiante.
Une fois sur place, les équipes de Wes Anderson se sont installées dans une ancienne usine de feutres pour y déposer tout le matériel et commencer à travailler sur les décors et les costumes. Près de 125 plateaux de tournage ont été créés pour les besoins de The French Dispatch. De novembre 2018 à février 2019, Angoulême est ainsi devenue un immense studio de cinéma.
Angoulême à la rescousse du cinéma américain
Grâce à The French Dispatch, l'économie de la ville a carburé pendant ces 4 mois de tournage. Wes Anderson a fait appel aux commerces locaux pour lui donner un coup de main. Par exemple, les poteries fabriquées par le personnage de Benicio del Toro ont été confectionnées par un artisan local. Les charentaises ont également leur moment de gloire comme le confirme Wes Anderson : « tous les prisonniers du film portent ces pantoufles traditionnelles en feutre ». Les hôtels aux alentours ont rapidement affiché complets. Benicio del Toro se souvient :
Nous étions tous logés dans le même hôtel, ou presque. Quand je descendais dîner, je me retrouvais au milieu de toutes ces célébrités, de tous ces acteurs que j’admire. Henry Winkler s’assoit et... me voilà en train de discuter avec Fonzie de la série "Happy Days" ! C’était très amusant, un peu comme les Golden Globes mais sans la pression, les discours et les caméras.
Pendant plus de six mois, la ville entière a été mobilisée pour créer ce film à partir de rien. Les techniciens de la région représentaient 40% de l'effectif. 900 angoumoisins ont fait de la figuration.
Depuis que Wes Anderson est reparti, Angoulême a gagné en notoriété. La ville a par exemple organisé une exposition gratuite d'octobre 2021 à janvier 2022 pour découvrir l'envers des décors de The French Dispatch. Pascal Lefort, qui a été figurant sur le film, a créé une application qui permet aux utilisateurs de retrouver les lieux de tournage du film. C'est donc les efforts combinés de Wes Anderson et de son équipe, et de toute la ville d'Angoulême, qui ont donné vie à l'incroyable The French Dispatch !