The Immigrant : pourquoi la préparation de Marion Cotillard a impressionné James Gray ?

The Immigrant : pourquoi la préparation de Marion Cotillard a impressionné James Gray ?

Le mélodrame « The Immigrant » est porté par Marion Cotillard. Le réalisateur James Gray a écrit ce long-métrage pour la comédienne, qui prête ses traits à une immigrée polonaise livrée à elle-même dans le New York des années 20. Pour ce premier rôle principal en langue anglaise, l’actrice a effectué une préparation minutieuse, et son perfectionnisme a épaté le cinéaste.

Sorti en 2013, The Immigrant retrace l’arrivée aux États-Unis de deux sœurs polonaises, Ewa et Magda Cybulska, en 1921. Tandis que la seconde, atteinte de tuberculose, est placée en quarantaine à Ellis Island, la première se retrouve désemparée dans les rues de New York. Ewa (Marion Cotillard) tombe sous l’emprise de Bruno (Joaquin Phoenix), un proxénète cruel et amoureux d'elle, et se prostitue pour réunir la somme d’argent nécessaire pour la sortie de sa sœur. Sa rencontre avec un illusionniste prénommé Orlando (Jeremy Renner) lui redonne espoir, mais Bruno fait tout pour l’empêcher de retrouver sa liberté.

Mélodrame profondément ambitieux, The Immigrant dévoile une reconstitution sans fard du New York des années 20, dans lequel une immigrée se retrouve maltraitée et manipulée. Un long-métrage éminemment personnel pour son réalisateur James Gray, dont les grands-parents sont arrivés d’Ukraine dans la ville en pleine construction à la même période que l’héroïne incarnée par Marion Cotillard.

Le sens du détail de Marion Cotillard

Pour interpréter ce personnage principal, James Gray a toujours pensé à la star de La Môme, qu’il a rencontrée alors qu’il préparait le scénario de Blood Ties avec Guillaume Canet. Lors d’une interview accordée au Figaro en 2013, le cinéaste avait expliqué :

Pour moi, il n'y avait aucun doute sur le casting, c'était elle. J'ai écrit le scénario pour elle et je n'aurais pas fait ce film sans elle. Je n'ai malheureusement vu aucun de ses films, mais quand je l'ai rencontrée à un dîner avec Guillaume Canet avec lequel je travaillais sur l'adaptation de Blood Ties, j'ai tout de suite aimé son visage, la qualité et la profondeur de ses expressions. Je pensais à l'image de la Jeanne d'Arc de Carl Dreyer. Elle pourrait très bien faire du muet. C'est très rare chez un acteur ou une actrice d'exprimer autant de sentiments sans parfois dire un mot.

Sur le tournage, la comédienne n’a pas manqué d’impressionner le réalisateur. En deux mois, Marion Cotillard a appris 20 pages de dialogues polonais. Elle a également peaufiné son accent avec une précision qui a soufflé James Gray. Durant la promotion du long-métrage, ce dernier avait en effet raconté :

Un jour, j’ai demandé à l’actrice qui joue sa tante ce qu’elle pensait du polonais de Marion. Elle m’a dit qu’il était excellent, mais avait une pointe d’accent allemand. J’en ai parlé à Marion qui m’a répondu : « Bien sûr, c’est fait exprès puisque mon personnage vient de Silésie, une région située entre l’Allemagne et la Pologne ».

Un sens du détail au service d’une œuvre bouleversante.