The Irishman : le film sera différent des Affranchis et de Casino

The Irishman : le film sera différent des Affranchis et de Casino

S'il est possible de faire des parallèles avec "Les Affranchis" et "Casino" au vu des premières images, "The Irishman" devrait s'écarter des deux précédents films de Martin Scorsese. D'après les récentes déclarations de la productrice Jane Rosenthal, le long-métrage sera davantage axé sur la chute que l'ascension, ainsi que sur les nombreux regrets qui en découlent.

Avec Les Affranchis et Casino, respectivement sortis en 1990 et 1996, Martin Scorsese a amplement contribué au renouvellement du film de gangsters, en perfectionnant un style développé depuis ses débuts, et dont les fulgurances apparaissaient dès 1973 dans Mean Streets. Travellings ahurissants, plans-séquences nous immergeant dans les coulisses d'un établissement de Las Vegas ou d'un rade tenu par la mafia, voix-off alternées... Les deux longs-métrages regorgeaient d'idées de mise en scène servant à dynamiser l'avènement de ces criminels flamboyants, tout en annonçant leur chute inéluctable. Que les fans inquiets de Marty se rassurent, The Irishman devrait être porté par une énergie radicalement différente.

Les plus sceptiques, qui craignaient un copier-coller de ces précédents films, seront ravis d'apprendre que le retour au genre du cinéaste abordera des thématiques distinctes, dans un style nettement plus introspectif.

Le poids du passé omniprésent dans The Irishman

Dans Les Affranchis et Casino, la chute arrivait progressivement après l'ascension fulgurante, que ce soit pour Henry Hill et Sam Rothstein. Interrogée par le site Deadlinela productrice Jane Rosenthal a assuré que le poids des regrets occupe une place fondamentale dans The Irishman. Le film devrait en effet être davantage axé sur la masculinité toxique, et sur les questionnements des protagonistes vis-à-vis de leurs actions passées. La productrice a en effet assuré :

Je suis pressée que le monde entier puisse voir le film. Les gens vont être surpris, parce que pour une création de Scorsese, c'est vraiment lent. Ça n’a pas la même intensité visuelle que Casino ou Les Affranchis. Cette fois, ce sont juste des gars qui s’interrogent sur leurs actes et leur passé. Ce qu’on voit dans The Irishman, c’est la masculinité toxique et ce qui arrive quand quelqu’un choisit une autre famille que la sienne, pour ensuite essayer de réparer ses erreurs à la fin de sa vie. La question qui se pose est : qu’arrive-t-il aux hommes qui prennent ce genre de décisions ?

Des interrogations qui n'étaient évoquées que dans les conclusions des précédents films du réalisateur, focalisés sur l'accès au pouvoir. Le style introspectif et le rythme décrits par Jane Rosenthal rappellent plutôt le magnifique Silencedans lequel la foi de trois jésuites portugais était remise en question durant leur mission au Japon. Dans The Irishman, les criminels, à commencer par le personnage de Frank Sheeran incarné par Robert De Niro, devraient donc être tourmentés par leurs trahisons et le sang qu'ils ont sur les mains.

Adaptation de l'ouvrage I Heard You Paint Houses de Charles Brandt, The Irishman retracera le parcours d'un tueur à gages proche de la famille Bufalino, suspecté d'avoir assassiné le représentant syndical Jimmy Hoffa, auquel il était étroitement lié. À noter que le long-métrage, qui affiche une durée de 3h30, est le plus long de la filmographie de Martin Scorsese, si l'on met de côté ses documentaires No Direction Home : Bob Dylan, Mon voyage en Italie et Un voyage à travers le cinéma américain avec Martin Scorsese.

Al Pacino, Joe Pesci, Harvey Keitel, Anna Paquin, Jesse Plemons, Stephen Graham et Bobby Cannavale complètent la distribution au côté de Robert De Niro.

The Irishman est à découvrir le 27 novembre prochain sur Netflix.