The Whale : Brendan Fraser détaille son incroyable costume

The Whale : Brendan Fraser détaille son incroyable costume

Pour "The Whale", nouveau film de Darren Aronofsky, Brendan Fraser a subi une transformation inédite. Pour incarner un homme de 272 kilos, il a pris lui-même du poids mais a surtout porté un costume extrêmement contraignant, dont la fabrication et l'utilisation ont nécessité des technologies d'impression 3D et de... course automobile.

The Whale, le retour de Brendan Fraser

Attendu le 8 mars 2023 dans les salles françaises, The Whale s'annonce comme un sacré morceau de cinéma. Son réalisateur Darren Aronofsky y a, comme pour l'essentiel de ses longs-métrages, mis en oeuvre une direction artistique ambitieuse, avec un recours accru aux effets spéciaux. Et parce que son film raconte une histoire on ne peut plus intime et réaliste, il fallait surtout ne pas se rater.

Charlie) Brendan Fraser - The Whale
Charlie (Brendan Fraser) - The Whale ©A24 Films

L'acteur principal, Brendan Fraser, incarne dans The Whale Charlie, un professeur d'anglais reclus, pesant 272 kilos, et qui n'a que cinq jours pour renouer des liens avec sa fille adolescente (Sadie Sink). Pour que le personnage de Charlie puisse paraître réaliste, lui éviter une apparence cartoonesque et émouvoir le public, il a fallu créer un costume unique en son genre, pesant jusqu'à 150 kilos, qui a demandé un travail titanesque du département maquillage et effets spéciaux et de Brendan Fraser.

Une création numérique d'un costume évolutif

Dans une interview donnée par Adrien Morot à Variety, artiste de maquillage spécialisé dans les effets spéciaux , et Brendan Fraser, les deux hommes reviennent sur la création et l'utilisation du costume de Charlie pour The Whale. Un travail qu'Adrien Morot décrit comme le plus grand défi de sa carrière. Il raconte :

On commence toujours par une rencontre avec l'acteur où celui-ci est entièrement moulé dans de l'alginate, pour ensuite créer une sculpture du corps et de la tête en argile. Ensuite on crée des moules pour les prothèses. Mais on n'a pas pu avoir accès à Brendan à cause de la pandémie. (...) À l'aide d'un iPad, notre producteur a fait un scan de Brendan dans son garage et m'a envoyé les données. Toutes les prothèses du visage et du corps ont été faites sur ordinateur, mais comme on l'aurait fait physiquement. (...) Une fois qu'on a eu le personnage que nous souhaitions que Charlie soit, on a imprimé en 3D en différents morceaux tout son corps.

Le costume créé pour The Whale est évolutif. C'est-à-dire que la santé et l'apparence du personnage changent durant le film, et il fallait donc changer quasi quotidiennement beaucoup de ces éléments.

Il y a eu 45 jours de tournage, soit 45 jours de torture pour le pauvre Brendan. Les prothèses de visages étaient à usage unique. Ce n'est pas une fausse barbe, chaque poil était collé un par un puis ensuite rasé pour avoir cette pilosité authentique. (...) Par ailleurs, la santé de Charlie décline. On a fait des ensembles différents pour les bras, et il y a aussi une graduation dans la couleur et la complexion de la peau pour montrer ce déclin, sur toutes les différentes parties du corps.

Des kilos de glace et un système de refroidissement intégré

Dans ce costume, bien qu'il soit sur mesure, Brendan Fraser n'a pas la tâche facile. En effet, avec ses différentes couches qui supportent plusieurs éléments, et un poids qui va jusqu'à 150 kilos, la chaleur est vite extrême. Il a donc fallu innover pour que l'acteur puisse supporter le costume et parvenir à jouer sa partition. L'acteur développe :

Les prothèses créées m'allaient comme un gant, et je portais un harnais cinq points. En dessous de ça, j'avais un costume sur-mesure modulable, avec plusieurs couches et un système de refroidissement semblable à celui que les pilotes de course portent. Ce sont des tubes qui s'entrecroisent dans lesquels coulent de l'eau froide. Obtenir la bonne température était un challenge.

Et pour alimenter ce système, il fallait de la glace à disposition. Beaucoup de glace. Selon Adrien Morot, il s'agissait de plusieurs gros sacs de glace, jusqu'à cinq par jour. Brendan Fraser se souvient lui en avoir fondu jusqu'à huit ! Il faut maintenant patienter jusqu'à mars 2023 pour voir au cinéma le résultat d'un tel travail, et c'est peu dire qu'on a hâte.