Thierry Lhermitte crève l'écran en malade d'Alzheimer dans "La Finale"

Thierry Lhermitte crève l'écran en malade d'Alzheimer dans "La Finale"

Deux ans après son dernier rôle, Thierry Lhermitte crève l'écran en grand-père atteint d'Alzheimer dans "La Finale", comédie dramatique de Robin Sykes dans laquelle il prend à contre-pied son éternelle image de charmeur au comique aigre-doux.

Le comédien Thierry Lhermitte s'est confié à l'AFP au lendemain de la projection du film La Finale au festival de l'Alpe d'Huez.

Je me suis régalé à jouer ce personnage un peu beauf qui passe son temps à dire des conneries, mais aussi ce doute permanent dans lequel le pousse la maladie.

Casquette sur la tête, pantoufles au pied et regard vide, l'acteur de 65 ans interprète Roland, un ancien restaurateur contraint de vendre sa brasserie et de quitter Paris après qu'un drame à son domicile a confirmé sa maladie.

Accueilli à Lyon chez sa fille, ce féru de sport un brin raciste et misogyne est méprisé par son gendre autant que par ses petits-enfants, dont il ne s'est jusqu'alors que très peu occupé. Dans la maison familiale, il ne reconnaît pas toujours ses proches, frappé de trous de mémoire récurrents, et occupe son quotidien d'escapades au bureau de tabac local.

Quand à la faveur d'un concours de circonstances, Roland est embarqué par son petit-fils Jean-Baptiste - attendu pour disputer une finale nationale de basket à Paris - dans un road-trip à rebondissements qui va les rapprocher.

Drôle, émouvant et subtilement écrit, ce premier film de Robin Sykes est incarné avec brio par le duo que Thierry Lhermitte forme avec le jeune Rayane Bensetti, qui joue son petit-fils.

Inspiré par un vrai malade

En découvrant Thierry dans son dernier film, je me suis dit qu'il avait un potentiel énorme pour ce rôle. Je cherchais justement quelqu'un avec son allure, sa prestance, son panache et son énergie,

raconte Robin Sykes.

Le cinéaste dit avoir laissé le comédien investir le personnage avec "son bagage" durant les sept semaines du tournage.

Il a pas mal travaillé dans son coin la démarche, la silhouette, le verbe. Avoir un tel acteur pour un premier film, c'est un cadeau.

Pour préparer son rôle, Thierry Lhermitte est allé à la rencontre du père d'un ami atteint d'Alzheimer au même stade que son personnage. Il dit avoir été "inspiré" par sa description de la maladie.

Au cours de nos échanges, j'ai perçu l'état d'esprit de doute avec lequel il vit et avec quelle discipline il s'attache à toujours répondre avec assurance, même si c'est n'importe quoi, aux questions qu'on lui pose, pour ne pas être paraître complètement largué,

raconte-t-il.

J'ai aussi fait lire le scénario du film, qui m'avait beaucoup plu, à des gens concernés par cette maladie. Tous m'ont confirmé qu'il était tout à fait crédible.

Plus rare à l'écran depuis une décennie, Thierry Lhermitte confie qu'on lui propose "toujours autant de conneries et beaucoup moins de projets intéressants". "Je n'ai pour l'heure signé pour aucun autre projet", souligne-t-il.

Sa dernière apparition au cinéma remontait à 2016. L'acteur culte des Bronzés figurait au casting de Ma famille t'adore déjà, comédie de Jérôme Commandeur, et de La Nouvelle Vie de Paul Sneijder, de Thomas Vincent.

Produit par "24 25 films", La Finale n'a pas encore de date de sortie au cinéma.